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L'Oeil électrique #10 | C’est beau la vie / La bouffe

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Par Stéphane Corcoral.
Illustrations : Morvandiau.

"Réflexion faite, je reprendrais bien un peu de poulet." (Friedrich Nietzsche)

Cannibalisme :
En anthropologie, le terme Cannibalisme est utilisé pour désigner plus particulièrement le fait de manger de la chair humaine (anthropophagie) dans un but autre que celui de se nourrir.
Le cannibalisme existe encore aujourd'hui dans différentes parties du monde. On le rencontre en Mélanésie, en Nouvelle-Zélande, à Sumatra, en Nouvelle-Guinée, en Polynésie, en Afrique de l'Ouest et en Amérique du Sud et du Nord. On en distingue deux formes :
L'endocannibalisme consiste à manger les morts de son propre groupe, en général afin de retenir la partie de l'esprit de famille prête à "s'échapper". C'était le cas des Guayaki du Paraguay qui mangeaient leurs morts.
L'exocannibalisme existe lorsque le groupe mange des êtres humains appartenant à un autre groupe, en général ennemi. Manger son ennemi permet de s'en approprier les vertus. C'est également un acte symbolique qui permet de venger ou d'apaiser l'âme des morts du groupe. C'est ce type de cannibalisme qui était pratiqué par les Indiens Tupinamba du Brésil. Ce rituel vengeait la mort d'un guerrier tué au combat : la vengeance était totale si l'ennemi était dévoré.
Le cannibalisme, dans une logique sacrificielle, est un acte religieux. Chez les Aztèques, des milliers de victimes étaient sacrifiées chaque année aux divinités, puis dévorées par la population qui croyait par là s'approcher un peu plus des dieux.
En Amérique du Nord, les Algonkins, les Hurons et les Iroquois ne mangeaient que les ennemis morts au combat. Le reste des captifs était la plupart du temps intégré au groupe et devenait peu à peu partie intégrante de la société. Cette pratique de l'assimilation des prisonniers existait aussi chez les Tupinambas mais revêtait un caractère différent. Propriétés de celui qui les avait capturés, les prisonniers étaient effectivement intégrés à la communauté mais restaient néanmoins destinés à être dévorés, parfois plusieurs années après.

Perturbations :
En plus des deux grands classiques (l'anorexie et la boulimie), il existe de nombreuses perturbations du comportement alimentaire :
La potomanie : Ingestion de très grandes quantités de liquide chaque jour
Le mérycisme : Régurgitation des aliments afin de les ruminer
La géophagie : Ingestion de sable ou de terre
La lithophagie : Ingestion de pierres
La rhypophagie : Ingestion d'urine ou d'ordures
La phagomanie : Envie insatiable de manger
L'allotriophagie : Goût morbide pour les substances non comestibles

Ce qu'on ne peut pas faire quand on a trop mangé :

Sortir de chez soi :
En 1984, des pompiers britanniques ont mis plusieurs heures à faire tomber les murs de la maison de Peter Yarnell afin de pouvoir en sortir son cadavre, qui pesait plus de 370 kilos.

Prendre l'avion :
En 1996, les compagnies aériennes ont annoncé leur décision de faire payer deux places aux passagers obèses.

Se laver correctement :
Pour les personnes très obèses, il est impossible d'atteindre certaines parties du corps. Par exemple, sous la poitrine, des champignons provoqués par une infection des glandes sudoripares attirent certains types de vers.

Retrouver la télécommande :
Il y a quelques années, dans l'Illinois, une femme de 230 kilos a été admise aux urgences pour une douleur à la poitrine. Les docteurs découvrirent une pièce de monnaie coincée sous sa poitrine et absorbée dans les replis de cette dernière. Profitant de l'occasion pour examiner la patiente sous toutes les coutures, les médecins découvrirent une télécommande coincée dans les méandres de son entrejambe.