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L'Oeil électrique #12 | Revues / Le passant ordinaire

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REVUES / LE PASSANT ORDINAIRE

Par Thomas Sonnefraud.

Le Passant Ordinaire

N° 27, 40 pages, noir et blanc, Bimestriel, 20 francs
Maison du Combattant, 22-24 rue du XI Novembre, 33130 Bègles - 05 57 35 19 24 - passant.ordinaire@wanadoo.fr

Dans le rayon presse française (jugé désastreux pour ce qui est des flatteurs officiels qui tiennent, qui thésaurisent le quatrième pouvoir), tomber sur un magazine comme le Passant Ordinaire - situation qui relève de l'inhabituel - fait un bien fou. Je me suis plongé dans une lecture qui m'a rasséréné… Cette revue d'incorruptibles développe une ligne rédactionnelle d'intention politique, responsable et sagace. Le PO (dope cérébrale de très bon aloi), ainsi ordonné, fouille la condition humaine de notre époque, outillé d'une brigade internationale d'intellectuels, et renverse l'évidence du progrès.
Enfin, il est à savoir que, comme toute presse indépendante, le Passant Ordinaire bénéficie d'une plage médiatique infime qui ne permet pas à un périodique d'affermir sereinement sa structure alors au risque (dément !) d'abandonner sèchement le Nouvel Obs, l'Express ou l'un de ces césars, et leurs cadeaux d'abonnement grotesques, je vous recommande, au moins, la prise de contact immédiate avec ce bimestriel d'initiative bordelaise calibré pour critiquer l'ordinaire et ses fonctions civiles.
Graphisme - Un tantinet austère de présentation (j'avoue, à la lecture de quelque long article, avoir perdu le nord, parfois).
Dans ce numéro - Sur le superbe thème, sourd et délicat, du risque, ce numéro se vêt d'articles dont la profondeur donne à penser que leur rédacteur oserait peut-être plus si la justice n'était pas affidée à… Une traduction d'une chronique sur la Dette de Chomsky (ce n'est pas rien !) qui balance encore une fois à la face de l'Occident l'incroyable cruauté structurée des grands usuriers du Tiers Monde. Un poème gazométrique de Pouy pour ravaler un peu plus sa salive ; s'ensuit, implacable, le vol intellectuel de monsieur Minc, on croit lire l'histoire d'un sale gosse qui a piqué le devoir brillant d'un élève discret (sauf que le sale gosse est pétri d'honneurs, qu'il écrase son "nègre" derrière sa puissance médiatique…). Ainsi, le risque se déploie sur la société lorsque la fragilité du lien social et moral qui nous unit apparaît clairement comme l'œuvre d'une bulle de décideurs cooptés. Plus brusque encore, le thème de l'outrage géopolitique surgit avec l'interview du héraut des Causses du Larzac, José Bové ; avec l'intervention conjuguée de messieurs Ramonet et Guillebaud qui déchiffrent les fabuleux courants financiers générés par l'activité globale, mainmise de quelques 200 couillons dont l'identité se cache derrière les enseignes flamboyantes que l'on croise à l'entrée de toutes les villes du monde. Mais le Passant reste ordinaire avant tout, il embrasse hommes et femmes, exclus, homos, ouvriers … des chercheurs inconnus y assènent de francs coup de faux dans le large champ des valeurs morales : la dimension sociale du suicidaire, la modélisation commerciale de l'urbanisme, ou encore cette nouvelle (évoquant la Faim de K. Hamsun) qui nous renvoie au risque d'un ravage définitif, orwellien…