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L'Oeil électrique #14 | C’est beau la vie / Les dieux du stade

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"L'évolution de la pensée présituationniste entre l'école hégélienne et le négativisme de l'infrastructure néo-nietzschéenne a-t-elle, inconsciemment ou non, influencé la carrière de Raymond Poulidor ?"
Pierre Desproges

"Je ne joue pas contre une équipe en particulier. Je joue pour me battre contre l'idée de perdre."
Eric Cantona, intellectuel français 20ème siècle

"Plus vite, plus haut, plus fort"
Devise des jeux olympiques, également utilisée à plusieurs reprises par Cindy Lovelace dans Let's Have a Good Time, Baby.



Les faits

Le cuir de 3000 vaches est nécessaire à la fabrication des ballons pour une saison de football américain.

Le coureur de 10 000 mètres britannique Carl Thackeray a raté les championnats du monde de 1991 après avoir couru dans un cactus lors de son entraînement au Nouveau Mexique.

Selon le New York Times, le comité de candidature des JO de Salt Lake City avait budgété les dépenses de corruption : 3 millions de francs à destination de comités olympiques nationaux, 15 millions de francs pour couvrir les frais d'hébergement lors des visites de membres du CIO et 1,5 million de francs pour les cadeaux.

Au football, en termes statistiques, cela vaut la peine d'être expulsé pour une faute évitant un but, à partir de la seizième minute de jeu.

L'ancêtre du saut à l'élastique est traditionnellement pratiqué sur l'île de Pentecôte. Cependant, c'est une liane qui est utilisée en lieu et place de l'élastique, et il est essentiel que la tête du sauteur touche le sol pour que le saut soit "valide".

Un rapport de la commission américaine pour la sécurité des consommateurs a établi en 1994 qu'environ 1 450 personnes se retrouvaient aux urgences suite à une blessure contractée en jouant au ping-pong.

Selon une étude publiée en 1995 par le Journal of Urology, 600 000 Américains souffrent d'impuissance suite à une blessure aux parties génitales subie dans le cadre d'une activité sportive. 40% de ces blessures sont la conséquence d'une pratique cycliste trop vigoureuse.



La goule ouverte

Apparu en 1828 en anglais, sous la forme de disport, le mot sport provient de l'ancien français desport, déport, c'est-à-dire "amusement". Les Perses s'y adonnent à cœur joie 600 ans avant Jésus-Christ, en pratiquant ce qui donnera le polo (le terme vient d'un dialecte tibétain), sport adopté par les Britanniques aux Indes où ils créent le chandail léger du même nom.
Ambivalent, promesse de médailles, entre plaisir et combat (ce dernier mot se disant en grec athlos, duquel est issu "athlète"), le sport serait un pis-aller codifié de la guerre : selon les traditions irlandaises, le hurley, qui oppose deux équipes frappant une balle de cuir avec une crosse courbe, est devenu sport national pour régler les différents entre roitelets celtes sans perdre (trop) d'hommes - ses règles ne furent écrites qu'en 1884. "Etre sport", jouer franc-jeu, c'est le fameux fair-play des gentlemen qu'il ne faut pas confondre avec le fairway des golfeurs, le gazon bichonné du parcours. Et si l'on ignore d'où vient le hooligan, surgi au XXe, on sait où il mène. Il va y avoir du sport.



Antiquité

Les premiers vestiges archéologiques de pratiques sportives datent de la civilisation sumérienne (3000-1500 avant JC) : il s'agit de tablettes d'argile représentant des lutteurs. On trouve aussi des traces d'activité sportive dans la civilisation égyptienne.
Mais c'est en Grèce que la confrontation physique et la compétition s'instituent véritablement. Pour participer aux Jeux, l'athlète doit justifier de sa qualité d'Hellène et n'être "ni esclave, ni métèque, n'avoir commis ni crime, ni impiété, ni sacrilège". Au départ, les Jeux comportent une seule épreuve : la course du stade. D'autres apparaissent ensuite : double stade, course de fond, saut en longueur, lancer du disque, pugilat (l'ancêtre de la boxe), pancrace (mélange de lutte et de pugilat), courses de chars et hoplitodromos, où les participants courent avec casque, bouclier et jambières.
Les vainqueurs sont récompensés d'une couronne d'olivier sacrée et une statue à leur effigie est érigée aux côtés de celles des dieux. Mais l'idéal olympique est rapidement dévoyé. Les vainqueurs ne se contentent plus d'une vulgaire couronne d'olivier : les cités les honorent et leur accordent de nombreux avantages, certains athlètes se monnayant au plus offrant.
Déjà, certains intellectuels, sans doute un peu frustrés, critiquent le sport. Pour Euripide, "il n'est de pire race que les athlètes." Du côté des Romains, ce sont surtout les jeux du cirque qui ont la faveur : à l'occasion de la victoire de Trajan sur les Daces, 10 000 gladiateurs s'affrontent dans l'arène. Le gladiateur est un esclave, un prisonnier, un condamné, quelquefois un citoyen libre qui descend volontairement dans l'arène.



Moyen Age

Les jeux physiques connaissent une grande faveur. Il est nécessaire d'être prêt à défendre sa vie devant les nombreux périls qui menacent chacun.
Le tournoi - Le véritable sport de l'aristocratie médiévale, c'est la guerre. Mais on ne peut continuellement guerroyer, aussi on se livre au tournoi. Celui-ci va jusqu'à influencer les modalités de la guerre : au lieu de chercher à surprendre l'adversaire, les chefs militaires lui annoncent à l'avance le lieu, la date et l'heure de la bataille.
Le jeu de paume - C'est l'ancêtre du tennis. On y joue par tous les temps, même pendant les guerres. Au point que de nombreuses ordonnances d'interdiction sont promulguées sous le motif qu'on y perd son temps.
La soule - Aucune règle bien précise : il s'agit simplement de maîtriser une balle de cuir à force de coups de pied, de coups de poing, et de la porter à un but fixé d'avance. La partie dure plusieurs heures, voire plusieurs jours. Et tout le village peut y participer dans une ambiance bon enfant. Une manière sympathique de se détendre en revenant d'une bonne guerre.
Le tir à l'arbalète et le tir à l'arc - Ils sont encouragés par les souverains qui veulent disposer de troupes efficaces le moment venu.



Le sport moderne

Il naît en Angleterre au dix-huitième siècle. A cette époque, on recherche plutôt les exercices de gymnastique éducatifs : un médecin bruxellois publie en 1762 une Dissertation sur l'éducation physique des enfants depuis la naissance jusqu'à l'âge de la puberté, qui utilise pour la première fois la notion d'éducation physique.
Les premiers Jeux Olympiques de l'ère moderne sont programmés à Athènes, en 1896. Les femmes sont exclues de ces premières compétitions. Tolérées lors des éditions suivantes, elles disputent officiellement leurs premiers Jeux à Amsterdam (1928) contre la volonté de Pierre de Coubertin. En 1996, elles ne sont que 3.685 à Atlanta, contre 10.744 hommes.



Dopage

Au troisième siècle avant JC, Phylostrate rapporte que les athlètes grecs accroissent leurs performances en avalant "toutes sortes de substances". Les lutteurs bretons du quinzième siècle doivent quant à eux jurer qu'ils n'ont eu recours à "aucune herbe enchantée."
Le premier dopé moderne est l'Américain Hicks, qui s'écroule sur la ligne d'arrivée du marathon des JO de Saint-Louis, après avoir pris du sulfate de strychnine délayé dans du cognac.
Mais le vrai développement du dopage date des années 50, où on apprend à mieux utiliser la morphine et les amphétamines. Dans le cyclisme, les "soigneurs" amènent leur "petite famille" : pépé (pervitine), mémé (meratran), tonton (tonédron), la petite Lili (lidépran) et le cousin Riri (ritaline).
Au milieu des années 60, l'usage des amphétamines diminue au profit des stéroïdes anabolisants, qui augmentent la masse musculaire. Arnjolt Beer, champion de France du lancer de poids, déclare en 1974 : "Si l'on prend les dix meilleurs lanceurs du monde, au poids, au disque, au javelot et au marteau, le pourcentage de ceux qui prennent des anabolisants est simple à déterminer : 100%."
D'autres produits font leur apparition au cours des années 70 : cocaïne, éphédrine, caféine, guronsan (dont Jean-Pierre Papin prend six cachets les jours de match), mais également éther, alcool, nicotine, corticoïdes… En 1978, Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour, confesse : "J'ai été dopé à la cortisone pendant trois ans, c'est pour cela que je ne suis plus en état de remonter sur une bicyclette."
Mais bon, il faut bien tenir le coup : les cyclistes actuels font plus de 200 jours de course par an, alors que le programme d'Henri Pélissier, vainqueur du Tour en 1923, n'en comportait que 30.



Danger !

Football - Au Congo, en 1998, les 11 joueurs d'une équipe ont été tués par la foudre et une trentaine de spectateurs ont été blessés. Les joueurs de l'autre équipe ont tous été épargnés. La sorcellerie a été invoquée, mais la raison de cette "sélection" est en fait liée à l'utilisation de crampons métalliques qui ont conduit l'électricité.

Lutte à la corde - Deux participants se sont fait arracher le bras lors d'une lutte à la corde géante de 800 personnes à Taiwan en octobre 1997. Par chance les bras ont pu être remis en place par les chirurgiens.

Hockey sur glace - Au cours d'un match amical entre deux équipes suédoises, Bengt Akerblom s'est fait ouvrir la carotide par le patin d'un coéquipier qui avait glissé. Il est mort à l'hôpital.

Golf - Lorsque David Bailey alla chercher la balle qu'il avait malencontreusement envoyée dans un fossé en août 1996, un rat rentra dans son pantalon et lui urina dessus. En fumant une cigarette pour se calmer, Bailey toucha sa jambe pleine de pisse de rat avant de mettre la cigarette à la bouche, transférant par là même la leptospirose. Il est mort de la jaunisse deux semaines plus tard.

Boxe - Le boxeur amateur Daniel Caruso était réputé pour ses préparations d'avant match, où il se mettait en condition en se donnant des coups de poings au visage. Mais en janvier 1992, il s'est tellement emporté qu'il s'est auto cassé le nez, et n'a donc pas pu participer au combat.



Alternatives

Soyez réaliste, vous ne serez jamais le nouveau Zidane ou le prochain Carl Lewis. Alors autant essayer de devenir le numéro un dans un sport un peu moins prestigieux.
Le soulevé de fût de bière - Pour devenir champion du monde, vous devrez battre le record du Danois George Olesen, qui a soulevé un fût de 60 kilos 737 fois en six heures.
La course sur tondeuse - Moins prestigieux que la Formule 1, moins de filles en mini-short autour des stands, mais un bon domaine pour devenir numéro un. Difficile
La minimoto - A l'origine, les minimotos ont été créées en Italie à destination d'un public enfantin. Mais le succès a été tel, que les parents ont vite délogé les bambins de la selle des engins et se sont mis à organiser des compétitions. Etes-vous prêt à enfourcher un monstrueux bolide de 38 cc pour un poids de 15 kg et une vitesse maximum de 90 km/h ? Ça peut sembler ridicule comme ça, mais quand on envisage le rapport vitesse/distance de la tête au sol, les sensations sont les mêmes qu'avec une moto normale à 250 km/h.
Le lancer de couteau - Malheureusement, en compétition, les cibles ne sont pas de ravissantes assistantes en petite tenue, mais de simples morceaux de bois comme pour le tir à l'arc. Avec un peu d'entraînement, vous deviendrez facilement champion de France. Pour le titre mondial, il faudra être tenace. Les Américains sont très forts : il y a un championnat, et le magazine Knives traite régulièrement de l'actualité de ce sport.