Warning: mysql_num_rows(): supplied argument is not a valid MySQL result resource in /mnt/153/sda/7/9/oeil.electrique/php/en-tetes.php on line 170
L'Oeil électrique #20 | Photo / Jane Evelyn Atwood: L’humanité des marges

> C’EST BEAU LA VIE
+ La logique

> SOCIÉTÉ
+ Loïc Wacquant: "La sociologie en technicolor"
+ Triste pêche

> LITTÉRATURE
+ Marc Villard: Noire est ma couleur
+ Kevin Canty: Etranger en ce monde

> VOYAGE
+ Les eaux cachées du paradis

> PHOTO
+ Jane Evelyn Atwood: L’humanité des marges

> CINÉMA
+ Henri-François Imbert: Carnets de voyage

> MODE
+ Le Batik

> 4 LIVRES : 4 LIVRES ABSURDES
+ Georges Perec : Les Revenentes
+ Henri Michaux : Un certain Plume
+ Samuel Beckett : Oh les beaux jours
+ Pierre Desproges : Des femmes qui tombent

> BOUQUINERIE
+ Natacha Michel : Autobiographie
+ Rutu Modan : L’Assassin aux slips
+ Silvano Serventi & Françoise Sabban : Les pâtes
+ John Fante : Grosse faim, nouvelles 1932-1959
+ Dylan Horrocks : Hicksville
+ Bruno Blum : Lou Reed, Electric Dandy

> NOUVEAUX SONS
+ Bijan Chemirani : Gulistan/Jardin des roses
+ Max Nagl & Edward Gorey : The Evil Garden
+ Bardo Pond : Dilate
+ Cuong Vu : Pure
+ ABBC : Tête à tête
+ : Samba Soul 70!

> HTTP
+ Transnationale.org

> PLATES-FORMES
+ La librairie Alphagraph

> REVUES
+ La vache qui lit
+ Flblb, Fricassée de bandes dessinées

> ACTION
+ Survival: Pour les peuples indigènes

Par David Balicki, Kate Fletcher, Stéphane Corcoral.
Photos : David Balicki.

Ponctuelle, chaleureuse, généreuse de son temps, Jane Evelyn Atwood nous reçoit à Niort à l'occasion d'une exposition de son dernier travail, sur les femmes en prison. Son livre Trop de peines est le résultat de dix années pendant lesquelles elle a photographié et interviewé des femmes incarcérées partout dans le monde - interpellant par l'image et utilisant le texte pour expliquer des cas complexes et souvent tragiques. Petite, le regard fort, cette Américaine née à New York il y a 54 ans est une photographe reconnue et plusieurs fois récompensée, notamment pour ses reportages d'investigation. Cette reconnaissance lui permet d'utiliser la presse pour financer des projets plus personnels, libérés des contraintes de la commande. C'est ainsi qu'elle a pu se lancer dans des reportages de longue haleine consacrés aux prostituées, aux aveugles ou aux détenues.
Malgré quelques incursions dans la couleur (un sujet sur les légionnaires et un autre sur Jean-Louis, malade du sida), Atwood se définit comme une "photographe noir et blanc". Fascinée par le drame humain, elle revendique un travail réalisé avec la complicité des personnes vers qui elle dirige son regard. Des personnes qui vivent souvent dans des univers confinés, qu'elle nous permet d'approcher et de comprendre. En nous montrant les marges, elle nous fait entrevoir ce qui est commun à chacun de nous.

Comment avez-vous commencé la photographie ?
Je n'imaginais même pas qu'on puisse être photographe. Dans ma famille, on n'achetait pas Life Magazine, parce que les images, c'était pour les gens stupides qui ne lisaient pas. Je me rends compte maintenant, avec le recul, que j'ai toujours été absolument fascinée par l'image, que j'ai toujours pris des photos de ma famille, de mes amis... Quand j'habitais encore aux Etats-Unis, je suis allée voir l'exposition de Diane Arbus au Museum of Modern Art de New-York... C'était son suicide qui m'avait interpellée. J'ai été absolument bouleversée par les gens dans ses photos, et je les ai toujours gardés dans ma tête. Des années après, quand j'ai décidé d'acheter un appareil, ce sont ces photos que j'ai voulu copier. Je suis venue à Paris en 1971 comme jeune fille au pair. J'ai fait une dépression, et je suis restée pour faire une psychanalyse. C'est pour cette raison que je suis restée, pas pour mon amour de la France ou des Français ! (rires) De cette psychanalyse est née le début de la photographie, en 1976 : je me suis inscrite dans un cours de développement et de tirage noir et blanc... et quand j'ai vu l'image apparaître dans le bain de révélateur, je crois que j'ai tout de suite été accro....