. Illustrations : Mathieu Renard. Maquette : Nadège Robert. Dominique Quessada est concepteur-rédacteur depuis les années 80 pour plusieurs agences publicitaires (il a réalisé des campagnes pour Renault et Kookaï), mais aussi docteur en philosophie. Ces deux domaines qu'on jurerait antagonistes ont pourtant en commun de nous proposer une définition du bonheur, l'un par la (sur)consommation, l'autre par la réflexion. En 1999, il publie chez Verticales La société de consommation de soi, essai passionnant qui analyse comment la publicité consacre le règne du discours et cherche à remplacer le politique dans l'organisation du lien social. Bien qu'il soit conscient que ce "cheval de Troie du libéralisme" a le pouvoir de positiver toutes les critiques pour nourrir son extension, il poursuit néanmoins sa réflexion. Et prépare pour le printemps 2002, L'esclave maître, un ouvrage expliquant en quoi le discours publicitaire incarne et concrétise les enjeux de la philosophie. Aux antipodes de 99 francs, le roman autocritique et sans envergure de Beigbeder, les écrits de Quessada nous donnent quelques clés pour comprendre ce qui se joue dans ce que Marx appelait la fétichisation de la marchandise. Ne trouvez-vous pas ambigu d'être publicitaire et d'écrire un essai virulent sur ce domaine ?
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