Par Arno Guillou, Eric Mahé. Photos : David Balicki.
Journaliste politique de radio et de télévision, John-Paul Lepers s'est d'abord fait remarquer auprès des téléspectateurs tout au long de sa collaboration au Vrai Journal de Karl Zéro sur Canal+. Ses interventions directes, auprès des hommes politiques, relatées dans des reportages grinçants où il devient autant le sujet que ses interviewés, ont vite réduit son image à celle d'un journaliste irrévérencieux et impertinent. C'est en fait surtout par comparaison avec nombre de ses confrères qu'il peut paraître comme tel - car l'homme n'est pas vraiment un rebelle : il semble simple, pas dupe du monde professionnel dans lequel il évolue - et il donne surtout l'impression de bien savoir où il va.
Etes-vous passé par une école pour apprendre le métier de journaliste ?
Non. J'ai commencé par une radio pirate, en 1981, à Nantes. En même temps, j'étais photographe pour la presse locale. Avant, j'ai été étudiant à la fac, mais je n'ai pas du tout un caractère universitaire, j'aime le concret : c'est pour ça que j'ai fait de la photographie. J'ai été professeur d'anglais, à partir de 1975 quand j'ai eu mon bac. Ensuite, j'ai fait de la radio à Nantes, Radio Pays de Loire et on m'a viré. On m'a dit que ma voix n'était pas assez radiophonique. Ma première émission était sur un livre. J'aimais beaucoup les textes de Peter Handke… Il avait écrit un livre, Introspection. L'idée m'est venue d'aller enregistrer dans des lieux qui pouvaient ressembler à des moments de la vie du bouquin, dans une piscine, dans la rue, dans une église… et puis j'ai fait une émission avec ces ambiances, et je me suis dit : "Putain, j'ai envie d'aller vers les gens." Et voilà, maintenant je fais toujours la même chose…
|