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L'Oeil électrique #27 | Société / Yves Winkin vole au-dessus d'un nid de chercheurs

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Par Achraf Reda, Muriel Bernardin.
Photos : Patrice Normand.

Loin du doctorat en poudre aux yeux d'Elizabeth Tessier, le champ scientifique permet aussi l'existence de théories sensibles à la complexité humaine, soucieuses de l'idée d'un mieux vivre ensemble. Bizarrement, ces mêmes théories occupent rarement le devant de la scène. Seuls quelques départements universitaires s'emploient à les faire découvrir à leurs étudiants. Pourtant, certaines d'entre elles nous concernent au plus haut point. Surtout lorsqu'elles peuvent expliquer des actes, même anodins, de la vie quotidienne. L'étude de la communication et l'élaboration des théories qui en découlent en font partie. Certes, le terme "communication" a été plus que galvaudé par des slogans managériaux et publicitaires, instrumentalisé par des dirigeants politiques formés à ce qu'on appelait autrefois les techniques de propagande, et paré d'une vertu magique : "Si tout le monde communiquait un peu plus, il n'y aurait plus de conflits !"
Mais ceci n'empêche en rien, au contraire, nombre de chercheurs de continuer à travailler sur le sujet selon des procédures scientifiques. Et Yves Winkin, à travers son ouvrage "La nouvelle communication", d'introduire en Europe des travaux importants regroupés sous l'appellation "Ecole de Palo Alto". Le parti-pris de cet anthropologue de la communication de l'Université de Liège a été simple : raconter une histoire où des chercheurs, des praticiens se rencontrent, deviennent "potes" et "révolutionnent" la manière de concevoir la communication.

Comment avez-vous découvert Palo Alto ?
J'ai fait des études en communication à Liège et ensuite j'ai obtenu une bourse pour faire une maîtrise en communication dans une école de l'Université de Pennsylvanie, fondée dans les années soixante par un milliardaire. C'est une école qui se voulait très en pointe. Mon idée était de prendre des cours dans des domaines que je ne connaissais pas et qu'on ne dispensait pas en Europe. J'ai été pris en charge par Ray Birdwhistell (anthropologue) qui n'était pas très connu en Europe. Ses cours portaient sur l'interaction comme communication, la communication non verbale. Il insistait beaucoup sur la méthodologie en mettant en avant l'observation anthropologique. Il s'agissait d'étudier le corps en mouvement, les interactions entre les personnes et la composition des groupes. ?a a été une sorte d'illumination. C'était un vieil ami de Margaret Mead et de Gregory Bateson. Au cours de ses séminaires, il nous parlait beaucoup de Bateson, avec qui il avait travaillé et d'Albert Scheflen (psychiatre) qui avait été un de ses collaborateurs. Je me suis demandé qui étaient tous ces gens dont il nous parlait. Je me suis aperçu que certains étaient connus en Europe mais qu'on n'avait pas l'air de savoir que ces gens étaient des vieux copains. Du coup, je me suis mis en chasse de l'information pour systématiser tout ce réseau et c'est chemin faisant que j'ai découvert Paul Watzlawick.