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L'Oeil électrique #27 | Action / Lézards politiques

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> ACTION
+ Lézards politiques

Par Claire Aubert.

Depuis quand existe votre association ?
En novembre 2001, un petit groupe de Tourangeaux se sont retrouvés autour d'une action de détournement de panneaux publicitaires par la dérision et l'humour, et de la prise de conscience des mécanismes publicitaires. Réunion après réunion, une envie commune s'est dessinée, et les statuts de l'association "Lézards politiques" ont été déposés en mars 2002. Entre 15 et 20 personnes gravitent depuis autour du projet, et se retrouvent toutes les semaines pour les actions en cours et à venir. Le moment-phare a eu lieu lors du festival international de la Ville à Créteil (septembre 2002), où l'association était chargée de l'animation des espaces publics, et a décroché le prix de l'Initiative. Depuis, une trentaine d'actions, de sorties, d'interventions ont eu lieu, dans différents cadres.

Quelles sont vos actions, quel est votre but ?
L'objectif des Lézards politiques est de créer des rencontres accidentelles dans les espaces publics. Rencontres accidentelles entre des membres de l'association et les gens qui passent, ou entre les gens qui passent et les gens qui passent, l'idée étant de leur donner envie de s'arrêter pour engager une discussion qui offre la possibilité de s'ouvrir à d'autres angles de vue hors cercle familial, amical, professionnel ou associatif.
Pour provoquer les rencontres, un des outils utilisés est ce qu'on appelle un module : un ou plusieurs panneaux (de formes et d'apparences diverses) proposent autour d'un thème donné une petite histoire, souvent autobiographique, qui recoupe le thème de l'intervention (le foot, le rap, les rapports homme-femme…), et qui expose une expérience personnelle, en se contentant de raconter. Le contenu de ces panneaux est volontairement non-revendicatif : il s'agit de faire venir les questions, et non de contester ou de défendre une idée. Les interventions ne sont jamais annoncées à l'avance, et s'arrêtent quand on veut…
On ne veut se fixer sur aucun thème, aucun débat en particulier, c'est pour ça que c'est compliqué de nous définir : on travaille aussi bien sur les élections, que l'environnement, les rapports homme-femme, le foot, etc. Plutôt caméléons que lézards… Notre lieu d'action privilégié, c'est l'endroit où les gens les plus divers se croisent, c'est-à-dire l'espace public : dans la rue, en ville, dans une galerie de centre commercial ou la salle d'attente de la CAF…
On n'est pas des artistes engagés, mais on essaie de se servir de notre créativité dans un but bien précis : toucher des gens qui ne seraient a priori pas concernés par les thèmes abordés, qui ne prendraient pas le temps de lire un tract, pour des raisons X ou Y…

Vous avez réagi comment au moment des élections présidentielles 2002 ?
C'est un moment fort de notre histoire, où beaucoup de gens avaient besoin de se parler, y compris à l'intérieur de l'association ; et dans les manifs, le cadre ne se prêtait pas forcément à ça. Le premier jour, on a défilé à contre-sens avec des panneaux où étaient inscrites des phrases qui nous paraissaient être le fond du problème plutôt que des slogans anti-FN. Mais toujours pas moyen de s'arrêter ou de discuter… Le lendemain, on a proposé un bar gratuit, à l'extérieur, avec de la menthe à l'eau et la presse du jour en consultation, pour pouvoir prendre un moment et avoir un prétexte pour s'arrêter. Il y a eu beaucoup de rencontres, nos dispositifs étant créés pour l'occasion à partir d'un besoin auquel il fallait répondre plutôt que d'un thème qu'on avait envie de traiter. Ce qui nous a permis de nous rendre compte de l'impact qu'on pouvait avoir en réaction à une situation inédite.

Dans vos principes de base, vous mettez quoi ?
... Sortir des formes traditionnelles du militantisme (éviter le débat en salle ou le tract), en considérant qu'elles ne s'adressent qu'à des gens déjà convaincus, et qu'on voudrait sortir de notre microcosme militant
… La bienveillance : on se refuse à penser que celui qui est en face de nous a tort et qu'il faut le convaincre de quelque chose. On préfère créer des liens et chercher comment ils peuvent se créer.
… La dissidence, la contestation proposante : on ne veut pas se faire d'ennemis, on demande juste le droit d'exister à côté de ce qui existe habituellement. On préfère proposer une poule au pot gratuite dans un centre commercial plutôt que faire une manif contre MacDo… Ne pas se poser en donneurs de leçons, proposer quelque chose de positif plutôt que démolir de front, avoir une position à côté plutôt qu'opposée.

La famille, les proches, les amis, les références ?
On est parti d'envies communes et d'un projet à construire autour des rencontres plutôt que de références intellectuelles, théoriques ou politiques… Du coup on les découvre au fil du projet, des lectures et des rencontres. On revendique surtout l'Education populaire, au sens propre du terme : des moyens mis en œuvre pour que les citoyens de notre société deviennent responsables. C'est un courant auquel on se sent vraiment appartenir, plutôt pour le projet que pour les autres associations qui en font partie…

Comment voyez-vous votre avenir ?
On est encore dans l'incertitude… On voudrait surtout donner envie à d'autres de faire ce qu'on fait, ailleurs, parce qu'on pense que cette façon de faire-là répond à des besoins, en gardant à la fois l'enthousiasme et le plaisir qu'on y trouve, et la possibilité d'arrêter quand on ne s'y retrouve plus… Notre objectif serait plutôt révolutionnaire, mais dans le sens d'une transformation progressive des liens sociaux, d'une ouverture, sans grand retournement. On ne sait pas trop ce que ça peut donner à long terme…

Contact : lezardspolitiques@no-log.org

Site : http://www.flep.fr.fm

Propositions
Vous connaissez une association ou une ONG qui peut nous donner envie de nous impliquer dans son action ? Dans chaque numéro, l'œil électrique présente une telle structure. Trois exigences seulement : l'interview doit être concise, faire comprendre les objectifs et les activités de la structure concernée, et expliciter la manière dont on peut soutenir son action. Vous pouvez envoyer vos propositions à propositions@oeil-electrique.org