Warning: mysql_num_rows(): supplied argument is not a valid MySQL result resource in /mnt/153/sda/7/9/oeil.electrique/php/en-tetes.php on line 170
L'Oeil électrique #3 | Société / Corps et contraintes

> C’EST BEAU LA VIE
+ Comment devenir riche

> SOCIÉTÉ
+ Benoît Delépine
+ S’informer sur l’information
+ L’abandon en France
+ Corps et contraintes
+ Le nain de jardin, agitateur?

> BANDE DESSINÉE
+ Olivier Josso et Laure Del Pino

> VOYAGE
+ Une autre Tunisie

> CINÉMA
+ Pierrick Sorin

> MUSIQUE
+ Asian Dub Foundation
+ Psychanalyse et paroles

> MÉTIER
+ Educatrice spécialisée

> NOUVELLE
+ Portrait de lectrices en marche
+ La peau de la vieille

> 4 LIVRES : INDIENS
+ Vikram Seth : Un garçon convenable
+ R.K. Narayan : Le Guide
+ Anita Desai : Le feu sur la montagne
+ Salman Rushdie : Les Versets Sataniques

> NOUVEAUX SONS
+ Dirty Three : Ocean Songs
+ Tortoise : TNT
+ Kreidler : Appareance and The Park
+ Chris & Carla : Swinger 500
+ The little Rabbits : Yeah!
+ Fun’da’mental : Erotic Terrorism
+ Badmarsh & Shri : Dancing Drums
+ Jay-Jay Johanson : Tatoo
+ Fajt/Meneses : Songs for the Drums

> JAMAIS TROP TARD
+ Eloge de la marâtre
+ Paris le jour, Paris la nuit
+ Le principe de Peter
+ Thomas Ott, Exit
+ De Crécy-Chomet, Priez pour nous
+ Blutch, Péplum
.
Photos : Arno Guillou, Kate Fletcher.

La manipulation du corps féminin est une phénomène qu’on retrouve dans toutes les sociétés.

Dans les communautés tribales, les traditions peuvent a priori paraître plus violentes, mais si on les compare à nos corset, soutiens-gorge et autres talons aiguilles, on en arrivera sans doute à relativiser ce jugement.

Les moyens utilisés par les femmes (on trouve en fait très peu de manipulations sur les hommes), impliquent souvent un certain degré de souffrance – pour faire partie intégrante d’un groupe social, tout en se différenciant des autres. Tout cela, le plus souvent, dans le but d’attirer l’attention de l’homme. La plupart de ces réflexes sont profondément animaux, mais dans le cas de l’excision par exemple, on peut douter du fait qu’il s’agisse d’autre chose que de la simple domination masculine sur la femme.

En Birmanie, les femmes girafes portent ces colliers de laiton, ajoutés l’un sur l’autre, d’année en année. Les vertèbres sont tellement espacées au bout de quelques années que le cou n’est plus capable de supporter le poids de la tête sans l’assistance de ces colliers. Ceci dit, des femmes ayant un cou d’une longueur allant jusqu’à plus de 20 centimètres parviennent à travailler dans les champs comme les hommes.

Dans les tribus masaï d’Afrique de l’est, les hommes et les femmes se percent de grands trous dans les lobes des oreilles en enlevant un morceau de chair et en y insérant une tige de bois. Ceci se fait juste avant la circoncision (pour les hommes) ou l’excision (pour les femmes), pour marquer le passage à l’âge adulte. Si une fille tombe enceinte avant la cérémonie de l’excision, " l’opération " est immédiatement effectuée : il est en effet interdit qu’une " enfant " devienne mère.

En Chine, une tradition qui s’est pratiquée jusqu’en 1920 est le bandage des pieds. Il s’agissait de bander les pieds des fillettes en repliant tous les orteils sous la plante, ce à l’exception du gros orteil. Plus tard, un poids était posé sur les pieds pour casser les os, afin que les orteils conservent la forme qui leur avait été donnée. Le processus durait généralement plusieurs années, parce qu’à chaque fois qu’on enlevait les bandes, le pied avait tendance à essayer de se régénérer. Certains pieds mesuraient moins de neuf centimètres. Il semble y avoir peu de justification pour cette tradition, mais la légende dit que cette pratique avait été introduite par une concubine (en Chine, c’est une sorte de maîtresse officielle) plus de mille ans auparavant. C’était un aphrodisiaque pour les empereurs, qui trouvaient érotique le fait de voir les femmes marcher avec difficulté.

Le tatouage est une mode qui est arrivée en Europe avec le retour de Christophe Colomb de Papouasie Nouvelle Guinée. Relativement marginal dans les années 20 et 30, le tatouage se retrouve aujourd’hui à travers toutes les couches sociales.

Le piercing est aussi ethnique à la base, et aujourd’hui, il serait difficile de trouver une seule femme qui n’en ait aucun, que ce soit dans les oreilles ou ailleurs. Mais, dans le but de se différencier dans un monde où l’individualisme est de plus en plus marqué, certaines personnes peuvent aller très loin dans les manipulations du corps. La mode est aujourd’hui au branding, une brûlure du deuxième ou troisième degré où la forme de la cicatrice devient une marque permanente.