Warning: mysql_num_rows(): supplied argument is not a valid MySQL result resource in /mnt/153/sda/7/9/oeil.electrique/php/en-tetes.php on line 170
L'Oeil électrique #30 | Cinéma / Jackie Chan, burlesque des temps modernes

> RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
+ Les éditions électriques vous parlent

> C’EST BEAU LA VIE
+ Le zizi

> SOCIÉTÉ
+ Kan ar Bed : commerce équitable et autogestion
+ De la mort par la dot à la mort de la dot
+ Co-errances : pour une libre circulation des idées
+ Intérieur / Extérieur
+ Le mouvement alter-mondialiste et ses médias
+ Samizdat, média pour les luttes sociales

> BANDE DESSINÉE
+ l.a., auteur incasable

> LITTÉRATURE
+ Tim Willocks : accro à l'encre

> VOYAGE
+ Cutty Sark

> CINÉMA
+ Jackie Chan, burlesque des temps modernes

> 4 LIVRES : RÉCITS DE VOYAGE
+ Jack London : Histoires des îles
+ Nicolas Bouvier : L’usage du monde
+ Ferdynand Ossendowski : Bêtes, Hommes et Dieux
+ Wilfred Thesiger : La Vie que j’ai choisie

> BOUQUINERIE
+ Les Econoclastes (collectif) : Petit bréviaire des idées reçues en économie
+ Jean-Michel Thiriet : Mémoires courtes
+ Fondation Copernic : Les retraites au péril du libéralisme (troisième édition)
+ Eric Hazan : L’invention de Paris
+ Les Années douces : Hiromi Kawakami

> NOUVEAUX SONS
+ Xtatika : Tongue Bath
+ La Huasteca : Danses et Huapangos
+ Collection Troma :
+ Susi Hyldegaard : Home Sweet Home
+ N.Y. No Wave : The Ultimate East Village 80’s Soundtrack

> HTTP
+ peripheries.net

> REVUES
+ Quasimodo N° 7

Par Eric Faber.
Maquette : Erika M, Kate Fletcher, Régis T.

Certains genres cinématographiques ne vieilliront jamais. Le cinéma burlesque en est un. Si tout le monde s'accorde à reconnaître son importance, qu'en est t-il de l'écho inattendu qu'il a trouvé à Hongkong à la fin des années 70, à travers la comédie kung-fu ? Reprenant les principales caractéristiques du comique muet américain tout en l'adaptant à la culture chinoise, la comédie kung-fu a longtemps été considérée très péjorativement en Occident. En France, les films sortaient affublés de titres ridicules et de doublages caricaturaux, le tout estampillé "films de karaté" ! Un tel traitement irrespectueux a porté un préjudice énorme à la réputation de ce mouvement. Alors que les mentalités ont quelque peu évolué, peut-être est-il possible aujourd'hui d'apprécier la comédie kung-fu comme une descendance directe du cinéma comique originel…

Selon Jean-Jacques Couderc dans son ouvrage Les Petits maîtres du burlesque américain, le cinéma burlesque (ou slapstick) se caractérise par "la farce bouffonne, l'humour grossier, les situations absurdes, les actions mouvementées". L'acteur doit être "non seulement un amuseur, mais aussi un acrobate, un cascadeur ou même un magicien". Des mots qui définissent parfaitement ce courant cinématographique né en France à partir de 1905. La production française, qui atteignait des sommets jusqu'en 1914, a été paralysée en raison de la Première Guerre mondiale. Le burlesque américain, lui, s'est développé de façon plus timide en s'inspirant fortement du burlesque français - puis en s'affirmant par la suite comme un cinéma original et indépendant. Il s'impose par le biais d'un nombre croissant de talentueux acteurs (Charlie Chaplin, Roscoe "Fatty" Arbuckle, Harold Lloyd, Buster Keaton…) et producteurs (Mack Sennett, Hal Roach, Joseph Schenck…). Son âge d'or s'achève à l'orée des années 30 avec l'arrivée du cinéma parlant, peu compatible avec un genre qui "repose par essence sur des gags visuels".
Le cinéma burlesque est un art authentique et spontané. La grande majorité des acteurs étaient issus du music-hall anglais et du vaudeville américain ; ces types de spectacles, en général itinérants, proposaient des numéros interprétés par des acrobates, des chanteurs, des jongleurs, des danseurs, des mimes ou encore des ventriloques. Ces artistes, passés maîtres dans l'art de l'improvisation, étaient capables de quasiment tout faire. Afin de conserver ces qualités lors du passage de la scène à l'écran, les techniques de réalisation s'orientent naturellement vers le recours au plan large et au plan séquence. Ce système laisse toute latitude au comédien pour mettre en avant et exploiter pleinement ses compétences comiques ou acrobatiques, tout en permettant une compréhension parfaite de l'action.

Eric Faber est l'auteur de Jackie Chan, le dernier maître du burlesque, à paraître aux éditions Dreamland début 2004.