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L'Oeil électrique #4 | C’est arrivé près de maintenant / Sophia

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C’EST ARRIVÉ PRèS DE MAINTENANT / SOPHIA

Par Stéphane Corcoral.

Le problème avec le genre de musique que fait Sophia, c'est que, si on s'arrête à l'impression de la première écoute, on risque de tout de suite le disqualifier pour cause de " c'est bateau ", voire de " c'est simpliste ". Mais The Infinite Circle fait partie de ces disques qu'on ne découvre vraiment qu'au fil des passages, qui s'incrustent sous la peau petit à petit, et y restent accrochés pour un bon moment, avec une simplicité qui n'est que de surface, comme dans le titre, qui peut aussi bien avoir des connotations positives que terriblement désespérantes, suivant la manière dont on l'aborde. " Je crois vraiment qu'il y a cette notion de circularité dans la vie : on peut constamment revivre les mêmes expériences. Mais en même temps, on peut sortir de cette répétition permanente, en acceptant ses erreurs et en essayant d'évoluer en fonction. Tout dépend de la manière dont on approche les choses qui vous arrivent. "
Basé sur un songwriting tout ce qu'il y a de plus classique à la guitare acoustique, cet album est ce que vous recherchez si vous n'êtes pas accro à la " nouveauté " et que vous voulez simplement de " belles chansons ". Robin Propper-Shepard, son auteur, qui vit aujourd'hui à Bruxelles, après presque dix années passées à Londres, est Américain, et c'est bien aux États-Unis que son disque a ses sources. Intimistes et mélancoliques, ces chansons tirent toutes leur substance d'un héritage country (au sens large), quelque part en un Neil Young façon Harvest et un R.E.M. époque Automatic for the People (sans les vocalises Stipiennes, toutefois). Car si elle reste dépouillée, l'expression de Sophia ne se résume plus à l'association basique voix/guitare de Fixed Water. Toutefois, si de nombreux musiciens ont participé au projet, on ne peut pas véritablement dire que Sophia est un groupe au sens classique du terme. " En fait, je savais que je ne voulais plus être dans un groupe, et ne plus fonctionner selon cette logique. Mais je voulais travailler avec beaucoup de musiciens différents. Je ne voulais pas non plus dire que Sophia est un groupe alors que ce n'est pas vraiment le cas, puisque c'est mon projet. En même temps, ne poser que mon nom sur le disque serait aussi un mensonge, injuste envers toutes les personnes qui ont apporté leur contribution à la musique de Sophia. Le terme " collective " m'a semblé être plus ouvert et plus approprié pour décrire l'ensemble des musiciens qui vont et viennent et apportent leur sensibilité au projet. En plus, jusqu'ici, je n'ai jamais tourné deux fois avec le même groupe. Et avec différents musiciens, les chansons sont elles aussi différentes, elles prennent de nouvelles dimensions. Il y a donc cette idée d'ouverture dans Sophia, qui ne correspond pas vraiment à la notion de groupe. "
" Il y a beaucoup plus d'arrangements sur ce disque. J'avais déjà utilisé pas mal de cordes et d'orgues avec The God Machine. Mais c'est vrai que par rapport au premier album de Sophia, ça nous a permis d'élargir les possibilités de ce qu'on fait. " La musique embauche donc orgue, cordes, cor, pedal steel et trompette ; pas pour se faire aguicheuse, non... plutôt pour souligner et accentuer les niveaux de gris et les coins de pénombre qu'on peut trouver aux détours de The Infinite Circle. Ainsi, quand arrive le violon de Directionless, la nostalgie du morceau vous touche encore plus profond, et l'orgue de I'd rather, bien loin d'enjoliver l'ensemble, plombe intensément la partie. Et puis, commencer un disque par une chanson qui s'appelle Directionless, et n'écrire que les paroles de ce morceau sur la jaquette du CD, c'est un parti pris assez significatif. " Avec le premier album de Sophia, les gens savaient généralement qu'il s'agissait d'une 'retranscription' d'une partie de ma vie. Et je voulais simplement dire à quel point j'en suis au moment de The Infinite Circle. " De son propre aveu, Propper-Shepard (qui a écrit le premier album de Sophia à la suite du décès de Jimmy Fernandez, bassiste de The God Machine), est " un type assez négatif dans l'ensemble ". Rien d'étonnant, dès lors, à ce que la mélancolie se retrouve à chaque recoin de son disque.