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L'Oeil électrique #4 | C’est arrivé près de maintenant / U.N.K.L.E

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C’EST ARRIVÉ PRèS DE MAINTENANT / U.N.K.L.E

Par Stéphane Corcoral.

Avec tout le battage autour de cet album et le côté compilation méga-hit-top-délire qui était à craindre à l'écoute de la longue liste des " prestigieux invités ", U.N.K.L.E. pouvait facilement ressembler à un vulgaire coup marketing monté de toutes pièces, et pour la qualité de la musique, on vous rappellera... Mais force est de constater que c'est tout le contraire, et que Lavelle (big boss de Mo'Wax) et Shadow (DJ agréé par les milieux autorisés) réussissent un coup de maître, sans se prendre une gamelle au petit jeu du " on va faire très grand et très fort ". Élaboré sur plus de trois ans, Psyence Fiction parvient en effet à mêler électro, Hip-Hop, électrique et acoustique dans un projet que l'on pourrait finalement qualifier de " fusionnel ". Les beats de Shadow (énorme travail sur les batteries ici), la dimension plus sombre et mélancolique de nombreuses mélodies, et les émotions apportées par les différents chanteurs se télescopent, pour créer un album qui, sous sa diversité de surface, s'écoute paradoxalement très bien dans sa continuité. " On ne s'est pas inquiété de l'unité du disque, parce que tout au long du processus, on s'est assuré que ça se faisait de la manière qu'on voulait. Et bien qu'il y ait eu une interaction, c'est nous qui la dirigions. Comme Shadow a fait la plupart des musiques, on a toujours été convaincu du fait qu'il allait y avoir un " flux " logique entre les morceaux. C'est un peu comme un disque de Massive Attack ou des Beastie Boys : ce n'est pas parce qu'ils sont enregistrés avec différentes personnes à différents endroits qu'il n'y a pas de fil conducteur ". On passe ainsi de morceaux complètement Hip-Hop (Guns Glazing et The Knock), à des titres beaucoup plus planants (Unkle Main Theme, Bloodstain), une virée métallique (Nursery Rhyme), et des moments où c'est la charge émotionnelle qui est largement privilégiée (Lonely Soul et Rabbit in Your Headlights). Tout cela avec des chanteurs différents, pratiquement à chaque fois :
" Shadow et moi leur donnions les bases des morceaux, la musique. Ils l'écoutaient dans leur coin, on en discutait ensemble, et ils partaient de leur côté placer leur voix dessus. Et à partir de là, la plupart du temps, il y avait un échange constant qui faisait évoluer les morceaux. On a choisi chaque chanteur en fonction de la dimension émotionnelle qu'on voulait donner au morceau. C'est le seul critère qui nous a fait choisir les personnes avec lesquelles on a travaillé sur cet album : la manière dont elles véhiculent des émotions, et vous les font ressentir. Je suis fan de tous ces chanteurs - mais pas forcément de leur groupe d'ailleurs. Je crois à ce qu'ils chantent quand je les écoute, et ils me donnent envie d'écouter de la musique... C'est la seule raison ". En effet, c'est, à mon avis, ce qui fait finalement la force de Psyence Fiction : on y croit. De bout en bout, malgré la douche écossaise sonore qui nous est infligée, on y croit. Avec un paroxysme émotionnel sur Lonely Soul (qui dure plus de huit minutes), dont les violons de la deuxième partie vous transportent vers des contrées que la pop music ignore la plupart du temps. " Sur Lonely Soul en particulier, le travail d'échange a vraiment bien fonctionné : on ajoutait quelque chose, Richard Ashcroft rajoutait autre chose, et ça continuait comme ça, pour atteindre un résultat qui est très différent de ce qu'on avait au départ ". En même temps, Psyence Fiction est relativement accessible pour un disque Mo'Wax, en renouant avec une musique groove d'où n'est pas absente une certaine noirceur. À ce titre, la musique d'U.N.K.L.E. rappelle souvent le New Order des débuts, mais estampillé années 90. " Mélanger un aspect très groove à des composantes plus sombres et émotionnelles, c'est vraiment quelque chose qu'on a voulu atteindre avec ce disque. C'est une musique que personne n'arrive réellement à faire en ce moment, à part peut-être Massive Attack justement. Mais en même temps, quand tu travailles longtemps sur un projet, c'est comme dans la vie, il y a des moments où tu te sens dans tel ou tel état d'esprit... du coup il y a d'autres morceaux où on a juste voulu s'amuser, comme avec Mike D par exemple, où l'esprit est plus hardcore hip-hop ". Ainsi, tirant tout le profit de ce qui aurait facilement pu être sa perte (à savoir un cocktail sonore a priori improbable) Psyence Fiction est, à coup sûr, un des disques qui marquent cet automne, en alliant le meilleur de tous les mondes.