Par Claude Gouin. " Ouébec ! ", " Débarque ! ". " Ouébec ", c’est un mot aux sonorités proches de celui que les marins européens auraient entendu en approchant des côtes, invités par les Innuat à débarquer sur leur terre. " Ouébec ! ", que le nom relève du mythe ou de la réalité, les Innuat tentent aujourd’hui de se réapproprier l’histoire dont ils ont été dépossédés depuis plus de quatre siècles. Les Montagnais se nomment dans leur langue maternelle les Innuat, " les êtres Humains ". C’est cette nation amérindienne que j’ai rencontrée en descendant le Saint-Laurent, à 1000 km de Montréal, dans la communauté de Maliotenam, proche de Sept-Iles, dans le nord-est québécois. Nitanssinan, " notre terre ", disent les Innuat en parlant de leur territoire colonisé, et aujourd’hui menacé par les industries et les barrages hydroélectriques. J’ai parcouru près de 500 km en train en une journée, un trajet qui porte en lui l’histoire de la dépossession de la terre des Innuat. Arrivé dans une tempête de neige, Tekuannan McKenzie m’a chargé sur son skidoo et nous avons plongé dans le brouillard durant une demi-heure avant d’atteindre son campement. Quelques semaines inoubliables sur le territoire de chasse et de trappe de la famille McKenzie et de Jean Guy Rock, Innuat traditionalistes...
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