Warning: mysql_num_rows(): supplied argument is not a valid MySQL result resource in /mnt/153/sda/7/9/oeil.electrique/php/en-tetes.php on line 170
L'Oeil électrique #10 |

> C’EST BEAU LA VIE
+ La bouffe

> SOCIÉTÉ
+ Agriculture progressiste
+ Le quatrième pouvoir en CDD

> LITTÉRATURE
+ Robert Piccamiglio

> VOYAGE
+ Iran

> PHOTO
+ Laure Vasconi

> CINÉMA
+ Anna Thomson

> MUSIQUE
+ Marcel Kanche

> 4 LIVRES : LA BOUFFE
+ Pétrone : Le Satiricon
+ Omar Khayyâm : Quatrains - Robaïyat
+ Roald Dahl : Charlie et la chocolaterie
+ Richard Brautigan : Mémoires sauvés du vent

> BOUQUINERIE
+ Jacques Faton : Du coq à l’âme
+ Primo Levi : À la recherche des racines, anthologie personnelle
+ Mathieu Pernot : Tsiganes
+ Willem : Éliminations
+ Nancy Houston : Nord perdu
+ Christian Béthune : Le rap, une esthétique hors-la-loi

> NOUVEAUX SONS
+ Man : Arthur
+ Erik Truffaz : Bending New Corners
+ Ballin’ The Jack : Jungle
+ Calla : Calla
+ Rizwan et Muazzam Qawwali : Sacrifice To Love
+ Beat At Cinecittà : Volume 3
+ Bruning Heads : Escape

> JAMAIS TROP TARD
+ 4 créations psychédéliques

> REVUES
+ Golias
+ Slow Food

> ACTION
+ Attac

Bouquinerie

Mathieu Pernot : Tsiganes
Actes Sud, 112 pages, 160 francs

Pour faire ces photos, Mathieu Pernot a suivi pendant trois ans la communauté tsigane de Arles, et plus particulièrement une famille. Le sujet est fort et la démarche est particulièrement subtile. C'est un véritable travail d'orfèvre.
On commence par survoler ces pages, et l'on est frappé, voire dérangé par les visages de ce peuple qui semble porter les stigmates de l'Histoire. Ensuite, on lit l'interview de Mathieu dans laquelle il expose sa démarche, et là, c'est la révélation : ce photographe ne s'arrête pas au spectacle de l'image ; cette photographie-là est active et engagée, sur le plan social comme sur le plan artistique. Les séries de portraits de familles, de femmes à l'enfant, de ces gamins au jeux désarticulés s'enchaînent dans une cohérence qui tient de l'évidence.
Il nous raconte une histoire, celle de la famille Gorgan. Mais c'est de l'Histoire des Tsiganes et de leur statut social aujourd'hui qu'il est question ici, avec le grand-père qui a survécu au camps nazis. Sans lui cette réalité et ce travail n'existeraient pas. Mathieu le prend de face et de profil, et y ajoute sa carte de déporté et son témoignage. Il utilise le 6x6 pour sa frontalité. Il pousse les allusions jusqu'à photographier les enfants dans un wagon de marchandises, ou dans un photomaton pour confronter leur truculence à cet instantané administratif. Les choix plastiques sont parfaitement justifiés et c'est bourré de références : du mysticisme de la peinture classique à l'idéologie glaciale de la photographie anthropologique ou policière.
"Ce qui m'intéresse avant tout lorsque je photographie un groupe ou un personnage isolé, c'est l'état de résistance que la photographie peut provoquer en lui." Mais la photographie ne suffit pas, elle ne parle que de photographie. C'est pourquoi Mathieu Pernot a créé YAKA (Les yeux en tsigane), une association d'aide à ces familles.

Hervé Géréec.