De Kift : Vlaskoorts A en croire les échos des petits veinards qui l'ont vu en concert, la réjouissante impression de découverte (au sens fort pas au sens fnac) qui émane de l'écoute du disque de ce groupe hollandais s'avère plus qu'exacte. Il est toujours hasardeux, parce que réducteur, quand on évoque une musique quasi-inconnue de lui accoler des comparatifs célèbres. On songe pourtant à une musique d'un film de Kusturica qui aurait été composée par Tom Waits : un son un peu crasseux, des cuivres qui pétaradent, des chœurs d'hommes à la fois nostalgiques et rigolards, une maladresse de rigueur qui cache mal une rythmique bien rôdée, un soliste qui chante aussi bien qu'il conte, un orgue de gospel nordique, une guitare qui frôle le désaccord à souhait… Et puis quoi, ceux qui se plaignent d'entendre des groupes dont on ne comprend pas les paroles seront ici servis ! Pour qui n'entrave rien au néerlandais, c'est un vrai régal à l'oreille, une langue peu en vogue au Top 50 qui rafraîchit les tympans. De Kift se foutent-ils du monde avec leur manière excentrique et familiale (le clavier est papa du chanteur) de faire des tubes potentiels à tour de bras ? Oui, deux fois oui, jusqu'à l'emballage en forme de cadre pour photo souvenir et au faux programme télé où s'inscrivent leurs paroles aux côtés de leurs sérieuses trognes de pince-sans-rire. Une autre tournée, De Kift régale ! |