Gonzalez : Gonzales über alles D'abord une petite mélodie à l'orgue Hammond, lente et obsessionnelle. Puis un rythme qui soudain s'emballe. Enfin, une voix, féminine. Pas de mots prononcés, mais simplement quelques sons, rien de plus. Ainsi commence l'album de Chilly Gonzales, illustre inconnu ayant récemment déboulé sous nos contrées avec cet album rafraîchissant. Qui est donc ce Gonzales ? Sa biographie nous le présente comme un Juif d'origine canadienne résidant en Allemagne, mais nous n'en saurons guère plus. Malgré un titre rigolo et une pochette minimaliste, son album se révèle plus complexe que ne le laisserait supposer cet emballage qui relève de la blague de potache. La petite mélodie du début reviendra à deux reprises au cours de l'album, chaque fois dans une tonalité différente, comme pour symboliser la diversité du disque, qui oscille entre breakbeat et hip-hop, jusqu'à de petits accents housy. Dans le dernier tiers de l'album on trouvera Clarinets, l'un des plus beaux morceaux du disque. Un rythme enlevé et violemment syncopé, une voix soul fatiguée, une clarinette chancelante. Tout le charme de la musique de Gonzales réside dans cette espèce de fragilité, dans ces morceaux d'une simplicité désarmante mais pourtant totalement addictifs. Plusieurs heures après les avoir écoutés, on se surprend encore à chantonner Clarinets ou Gringo Star. L'album de Gonzales semble donner une nouvelle jeunesse au trip-hop, le ramener quelques années en arrière, à une époque où celui-ci n'était pas encore devenu ce genre bassement commercial, mais était une musique exaltante, symbolisée par les compilations expérimentales de labels tels que Mo'Wax ou Cup Of Tea Records. |