Julien Lourau : Gambit Gambit : coup aux échecs visant à sacrifier intentionnellement une pièce dans le but de modifier le cours de la partie. Cette définition ornant l’intérieur du dernier album de Julien Lourau précise également l’orientation prise par le saxophoniste. A la tête de son "Groove Gang" depuis le début des années 90, ce jazzman trentenaire change la donne et repart de bon pied avec une nouvelle formation plus électro. Un des seuls rescapés du feu Groove Gang sera le flûtiste Malik Mezzadri dont une des caractéristiques, en dehors de son talent, est sa faculté à chanter tout en jouant. De Sarajevo à Kingston, de Tegucigalpa à Abidjan, Julien et Malik composent et enregistrent l’album en ayant préalablement recruté le batteur jungle Maxime Zampieri (eh oui, ce ne sont pas des boucles programmées), le slappeur nantais Sylvain "Canari" Daniel (les footeux comprendront) ainsi que d’autres musiciens non moins talentueux. Loin de la tendance électro-jazz de qualité très inégale faisant actuellement légion, Lourau maîtrise tout à fait son nouveau cap : "La jungle, c’est à la fois très attirant par sa rapidité et ses accents rythmiques mais aussi très piégeant par la facilité que ses "patterns" imposent..[...] Pour faire monter la mayonnaise, il est important d’apprendre à prendre son temps, mettre plusieurs minutes à démarrer un morceau avec de longues introductions," confie-t-il au Centre d’information du Jazz sur le site de l’IRMA (Information Ressources Musiques Actuelles – http://www.irma.asso.fr/cij/). Jungle, house, reggae, funk, hardcore, toutes ces influences mêlées et arrangées avec un réel brio par ces jazzmen tendent à faire de Gambit un album de Jazz-Fusion marquant. |