John Fante : Grosse faim, nouvelles 1932-1959 Du rab de Fante ? Comment, pourquoi ? Farfouillant dans les affaires personnelles du bureau de John Fante à la recherche de documents pour compléter sa biographie, Stephen Cooper tombe à sa plus grande surprise sur des textes inédits de l'écrivain. Même la veuve Fante qui travaille d'arrache-pied à faire reconnaître le génie de son mari et qui a ouvert la porte du bureau de Fante à M. Cooper en ignore l'existence. C'est ainsi que dix-sept ans après la disparition de l'immense auteur italo-américain, sort Grosse faim, un recueil qui regroupe dix-sept nouvelles, recouvrant les diverses époques littéraires de l'écrivain, chacune calque de la vie du romancier : enfant d'émigrés italiens de condition modeste, auteur inconnu et exécrable, riche père de famille. Et toujours ce ton unique : acerbe et attendrissant. On retrouve en plus le génial prologue de Demande à la poussière, sorte de résumé de ce roman phare, qu'il escomptait éditer à l'origine avec l'œuvre. On pourrait douter de la qualité de ces textes non publiés à l'époque et s'attendre à quelque compilation de nouvelles de deuxième catégorie. Que l'inconditionnel se rassure, ce recueil est supérieur à cet autre intitulé Le Vin de la jeunesse (1940). Et le néophyte ne sera pas en reste non plus, car ces nouvelles constituent une excellente entrée en matière pour celui qui n'a pas encore eu le bonheur de se retrouver avec un Fante entre les mains. Alors, du rab de Fante ? Vous m'en mettrez une tranche, s'il vous plaît. |