Bardo Pond : Dilate C'est avec ce sixième album que le groupe Bardo Pond sort enfin de l'ombre, cantonné qu'il était jusqu'alors dans l'underground du rock américain. Et de quelle manière... Cet album a ni plus ni moins l'allure d'une révélation ! Alternant avec à propos le rock énergique du très noise Ib., les échos d'une musique aérienne, ou des morceaux déstructurés, l'alchimie du collectif de Philadelphie fonctionne à chaque fois. A l'instar de Yo La Tengo, leurs confrères de chez Matador, Bardo Pond pratique un rock lent, attentif au son et aux timbres, sans pour autant refuser la puissance des guitares saturées. Sur chaque morceau ou presque, les orchestrations naissent petit à petit, à l'image du très contrasté Inside (11'30). La voix douce et aguicheuse de Isobel Sollenberger, qui n'est pas sans rappeler celle de Cat Power (sur Sunrise et Despite the Roar notamment), se perd dans ces lignes mélodiques étranges et contribue incontestablement à la réussite de l'album. Malgré quelques longueurs, ce disque envoûtant réussit à éviter les travers d'un certain post-rock sérieux et sans émotion, où écoute rime le plus souvent avec ennui. Fabien Bideau.
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