DAT Politics : Plug Plus Les aspirations musicales de toute une génération - nourrie béatement de TV, de jeux vidéo, de pop mainstream, et qui est arrivée à la majorité musicale à l'heure des 18 ans du sampling - tiennent en un mot : éclectisme, ou mélange des genres, des inspirations, des expirations, des sons. La moulinette magique de l'ordinateur, de ses softs et de ses patchs à n'en plus compter, permet de faire s'entrechoquer Madonna et Merzbow, glitch et violons. Ce qui frappe dans le nouveau DAT Politics, c'est le côté pop ! (shouba, blop, whizz…) Sur des paroles un peu kitsch et décalées, ils n'hésitent pas eux-mêmes à entonner un très new wave "Tes yeux tout bleus tout bleus" ou à confier "Sardinen, Morgens, Mittags, Abend" à l'accent teuton de Felix Kubin. Leurs disques précédents alternaient bruit et mélodies ; ici c'est avec une grande habileté qu'ils mélangent les deux, dans le même morceau. Mais les aspérités restent là où ça arrache : neige, craquements, cuts, bleeps etc. buggent allègrement les mélodies. Une génération de musiciens schizo qui, à l'instar de Matmos, venus en renfort sur un titre de ce Plug Plus, passent insensiblement de sonorités industrielles à la pop luxuriante de Björk. Florent Delval.
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