Nâzim Hikmet : La Vie est belle, mon vieux Nâzim Hikmet naît en 1902 - il meurt à Moscou en 1963, après plus de douze ans dans les prisons turques et dix ans d'exil, privé de son pays et de son fils. Ce nouvel éditeur lyonnais entreprend, avec perspicacité et courage, la réédition de certaines de ses œuvres principales : son immense poème épique Paysages humains, puis ses lettres de prison De l'espoir à vous faire pleurer de rage. Et ce roman, terminé peu avant sa mort, La Vie est belle, mon vieux est un leitmotiv, comme un salut fraternel que s'adressent souvent les personnages, unis dans leur dévouement à la cause du peuple, au communisme donc. Comme dans ses poèmes, Hikmet associe ici une sorte de perfection formelle - l'aisance avec laquelle il mêle les voix, les lieux et les époques - et une humanité profonde qui provoque notre accord intime avec les êtres qu'il met en scène. Son héros, Ahmet - figure assez largement autobiographique - est en proie à l'angoisse : mordu par un chien, va-t-il devenir enragé ? Il attend, caché dans une baraque des environs d'Izmir, jour après jour, que la maladie se déclare - et il erre, de rêves en souvenirs, de l'Anatolie du résistant Mustafa Kemal, pas encore sacré Atatürk, au catafalque de Lénine, devant lequel il a monté la garde, d'une datcha de la campagne moscovite à un yali des bords du Bosphore. La foi politique indéfectible, les amitiés fidèles, les amours interrompues, la nostalgie de l'exil, la douleur des séparations, la prison avec son lot de tortures et de famine : aux côtés d'Ahmet et d'Ismail, de la blonde Anouchka et du Chinois Si-Ya-Ou, nous partageons l'épopée tragique et pourtant optimiste d'un demi-siècle de luttes toujours recommencées - pour que la vie soit, enfin et pour tous, vraiment belle. Parangon l'Aventurine - 16 rue Victor Hugo - 69002 Lyon Thierry Cécille.
|