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L'Oeil électrique #27 |

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+ Frédéric Pajak : Première partie

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Bouquinerie

Frédéric Pajak : Première partie
PUF, 340 pages, 45 euros

Découvrir les livres de Pajak, c'est pénétrer un univers comme parallèle au nôtre. Les êtres nous ressemblent, sauf qu'ils ont ces très longs nez, ces grandes bouches pleines de dents qui les rendent grimaçants ET émouvants, inquiétants ET fragiles. Première Partie, œuvre composite mais pas hétéroclite, réunit en réalité trois livres en un seul. "Les poissons sont tragiques", recueil de dessins déjà anciens, jamais publiés jusqu'à aujourd'hui, délivre des esquisses sans paroles : galerie de créatures, images d'une humanité grinçante, grotesque mais touchante ; "Fredi le prophète", autobiographie à la troisième personne, mélancolique et douce-amère, regarde et raconte autrement ce qui nous entoure - évoquant le calvaire qui domine le village de son enfance : "Il y avait, solitaire et supplicié, le mort sur la croix qui contemplait le village du haut de la colline." Tout, dessins et textes, révèle le sentiment d'étrangeté qu'éprouve Pajak dans l'existence et imprime à ce qu'il nous raconte un mystère, une interrogation sur le monde et sur les êtres, sans pour autant que ne le quittent l'autodérision et l'humour. Vient enfin "Martin Luther, l'inventeur de la solitude", biographie sélective et originale du protestant. Comme dans L'Invention de la solitude, avec Friedrich Nietzsche et Cesare Pavese, orphelins sous le ciel de Turin, biographie croisée et poignante des deux grands créateurs, hommes au destin tourmenté, cette vie de Luther, très loin de travaux un peu compassés auxquels parfois ce genre donne lieu, offre d'abord le portrait déroutant - anachronismes volontaires dans le dessin, citations de Luther mêlées au texte de l'auteur - d'un individu à part, marginal. Cette "solitude" du titre, est, peut-être, celle de Frédéric Pajak lui-même. Se dessine alors un enjeu plus souterrain du genre biographique, assumé ici : parler d'autrui, c'est un peu parler de soi.