Patrick Bard : Transsibérien Moscou-Vladivostok. Moscou-Pékin. Le Transsibérien, le Transmandchourien et le Transmongolien traversent les grandes plaines arides de Russie et de Chine. 7867 kilomètres en un peu plus de six jours, 990 gares et six fuseaux horaires. C'est ce trajet mythique que Patrick Bard a suivi. Photographe et écrivain, il partage ses impressions, offre les paysages fantomatiques de son voyage d'hiver en noir et blanc, et les bains de foule et vues des steppes de son voyage d'été, qu'il présente dans un cahier central en couleur. "Toute une humanité se presse le long du quai, à l'ombre du poteau " kilomètre 0 " du Transsibérien". L'histoire de cet ancien bloc communiste se lit au rythme du roulis des Transsibériens, traversant les villes dont les consonances conservent ce charme froid : Novossibirsk, Taïga, Krasnoïarsk, Oulan-Bator… Les paysages comme les habitants sont retranscrits dans leur plénitude, dans un rapport souvent frontal. Le quotidien des provodniks, chargés de veiller sur les passagers du train, est conté en images, à la faveur de l'intimité d'une couchette ou à la chaleur d'une gorgée de vodka avalée entre deux wagons ; à croire que c'est ici que l'on rencontre le plus les autochtones. Des larges ossatures des visages russes à ceux plus fins et arrondis, aux pommettes saillantes et aux yeux bridés des Chinois, le panorama humain est dessiné dans le carnet photographique de Patrick Bard. Il en appelle à la découverte des peuples de l'Est. A l'instar de la fugue de Blaise Cendrars, qui le mena à Moscou puis en Chine par le Transsibérien, et qui fut l'objet, un temps, de sa prose, ce livre est un bel adage à la découverte. |