Warning: mysql_num_rows(): supplied argument is not a valid MySQL result resource in /mnt/153/sda/7/9/oeil.electrique/php/en-tetes.php on line 170
L'Oeil électrique #28 |

> RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
+ L’oeil électrique vu de l’intérieur

> C’EST BEAU LA VIE
+ 30 millions d’amis

> PORTRAITS
+ Diego Gachassin

> SOCIÉTÉ
+ France - Algérie: A la recherche du temps perdu
+ Ce que donner veut dire
+ Enfants soldats, l’espoir de jours meilleurs à Goma

> LITTÉRATURE
+ Jean Debernard

> VOYAGE
+ Le retour de mon père
+ Oran: ma ville retrouvée

> PHOTO
+ Saudade
+ Sluban Klavdij, un pas de côté

> CINÉMA
+ Jonas Mékas, l’homme à la caméra

> MUSIQUE
+ Christophe Mora, militant hardcore

> 4 LIVRES :
+ Rachid Boudjedra : La Répudiation
+ Kateb Yacine : Nedjma
+ Mohammed Dib : La grande maison
+ Vincent Colonna, Chawki Amari, Virginie Brac, Rima Ghazil et Mohamed Kacimi : Alger, ville blanche sur fond noir

> BOUQUINERIE
+ Anaïs Nin : Une espionne dans la maison de l’amour
+ Charles Juliet : L’Autre Faim – Journal V 1989-1992
+ Nik Cohn : Anarchie au Royaume-Uni
+ Eric Monbel : Les angoisses de ma grand-mère
+ Patrick Bard : Transsibérien
+ Jean-Luc Porquet : Jacques Ellul – L’Homme qui avait (presque) tout prévu

> NOUVEAUX SONS
+ Albert Camus : L’étranger
+ Sicbay : Overreaction Time
+ Wergo 40 Years : Special Edition : Stockhausen, Cage, Ligeti, Rihm
+ Mansfield Tya :

> ACTION
+ L’oeil électrique

Nouveaux sons

Albert Camus : L’étranger
Frémeaux & Associés, Night & Day

Ce qui frappe en premier en écoutant la lecture de L'Etranger par son auteur, c'est le ton de la voix d'Albert Camus : à la fois sûr de lui et évasif. Sûr de lui, car qui mieux que l'auteur peut interpréter ce qu'il a écrit, et, plus surprenant, évasif, car si cette voix correspond parfaitement à l'incarnation de Meursault, personnage central du roman, elle détone avec l'idée que l'on peut se faire d'Albert Camus, que l'on imagine volontiers plus affirmatif ou en tout cas moins impersonnel. Puis en y réfléchissant, c'est finalement assez logique pour un homme dont le principal sujet littéraire et philosophique fut l'absurdité de l'existence. Ainsi, ce roman, classique parmi les classiques, et pourtant si vrai à chacune de ses lectures, prend une dimension non égalée : Meursault, dont la mère vient de décéder, assiste passivement à son enterrement, puis reprend très vite une vie normale, banale. Une situation absurde, suite à une rixe entre Raymond, un proxénète qu'il vient de rencontrer, et un groupe d'Arabes sur une plage surchauffée par le soleil, amène Meursault à tuer l'un d'entre eux. S'en suit un procès où chacun de ses gestes, de ses actions avant le meurtre devient plus important aux yeux de la cour que le meurtre en lui-même. Meursault assiste, impuissant et passif, au jugement de son "insensibilité". Ce que la cour défini comme de l'indifférence, Meursault l'explique simplement par cette phrase "[…] j'avais une nature telle que mes besoins physiques dérangeaient souvent mes sentiments." La lecture par Camus transcende ces mots, et toute la chaleur, la langueur, la lenteur du texte transpire au long de ces trois disques. Cependant à la fin du roman, lorsqu'un aumônier tente de le convaincre de s'en remettre à Dieu pour sauver son âme, la voix de Camus devient tout à coup passionnée : l'enregistrement s'achève alors dans une tourmente à laquelle l'auditeur n'était pas préparé. Un disque indispensable à tout passionné de Camus.