Kreidler : Appareance and The Park L'Allemagne a toujours été un lieu de création musicale important, de Wagner à Kreidler, il n'y a qu'un pas, n'est-ce pas... En tout cas, on peut, plus proche, penser à Kraftwerk, Faust ou encore Can. Kreidler fait partie de cette nouvelle scène musicale allemande, héritière du Krautrock des parents. Ils ont été bercés par le rock et la musique électronique, et digèrent à leur manière ces influences pour dégager une nouvelle énergie, un nouveau son, de la fraîcheur, que diable ! Kreidler, avec ce nouvel album marque d'ailleurs une cassure nette avec son cousin américain Tortoise auquel on n'a cessé de le comparer. ? l'écoute de chaque nouvel opus des deux groupes, on sent que deux chemins se dégagent : l'un est plus multi-instrumental et l'autre est plus électronique. Ce n'est pas pour rien que l'on retrouve des membres de Kreidler dans le projet entièrement électronique/techno To Roccoco Rot, une sorte de Kreidler, justement, en plus dance. Revenons à Appearance and the Park, dont les morceaux sont en constante évolution de par leurs structures sonores fluides. On est parfois pris dans une sorte de spirale de bien-être, une sorte d'élévation de l'âme, si j'ose dire. A d'autres moments, on ressent l'urgence, la tension, quelque chose qui vous met en garde, qui vous laisse un peu à vif, où les sons électroniques se font menaçant, jouent dans les aigus et dans les graves extrêmes, le tout puissamment accompagné par une rythmique au bord de l'éclatement. On a même quelquefois l'impression que l'on pourrait toucher à cette matière tellement elle donne l'impression de sortir du poste et de devenir palpable. Julien Ottavi.
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