Jay-Jay Johanson : Tatoo
Commando!, BMG
L'année dernière, Jay-Jay Johanson sortait son premier opus, grivoisement intitulé Whiskey, et se découvrait aux groupies rockement correctes post-pubères. Le jeune Suédois dévoile aujourd'hui dans Tatoo ses autres démons sur le ton quasi dépressif qu'on lui connaissait déjà.
Il y prend soin de se présenter, voire justifier : sur le single Jay-Jay Johanson. Valérie Leulliot (la chanteuse d'Autour de Lucie le questionne d'une voix aussi chaude que ses réponses sont déchirantes. Mais comme s'il se fichait de tout, il détourne soudain son propre jeu pour le prendre à la légère : " I'm a natural blond ". Bien sûr, on situe toujours l'artiste entre Ton Bennet et Masssive Attack, avec, pour le coup, une larme de bossa-nova. Mais point de musique exotique ou brouillon. Il s'agit davantage d'une adaptation façon grand froid : réfléchie, mise en page et carrée comme de la musique électronique. Jay-Jay s'offre à son public avec pudeur, doucement, mais sans pour autant livrer un album réchauffé de l'an passé. Il évolue, en évitant les heurts, et distribue sa grâce avec parcimonie. Parmi les crooners du trip-hop, on a enfin trouvé : psychédélisme discret.
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