Guy Hermet : La trahison démocratique Derrière ce titre quelques peu racoleur, Guy Hermet nous propose un essai ne manquant pas d'intérêt à plus d'un titre, mais dont la principale qualité est qu'il pose de bonnes questions. À savoir qu'est-ce qui se cache derrière l'émergence de courants populistes (le FN en France à l'heure actuelle), et quelles en sont les implications ? Il tente donc de cerner trois catégories dans le monde politique : les " populistes ", les " républicains " et les " démocrates ". Si je reste réservé quant à nombre de conclusions de l'auteur, je dois toutefois avouer qu'il a l'énorme avantage de pousser à une vraie réflexion sur le jeu politique, en dépassant les clivages de surface. Car, pour ce qui est de la France, la présence du FN et le positionnement obligé qu'elle induit chez tous les autres est bel et bien un facteur qui contribue à la mise au second plan de tout réel débat de fond, ce dont nombre de politiques de tout poil tirent en fait abondamment avantage, merci pour eux. En bref, Hermet propose aux politiciens de " sortir du registre inefficace et hypocrite de la conjuration du mal " et d'essayer d'arriver à une représentation plus adéquate des dirigés par les dirigeants. Et s'il souligne avec raison que l'abolition de la distance qui les sépare (ce que les populistes tendent à promouvoir) est utopique, il nous rappelle qu'il est tout aussi inutile de croire qu'on arrivera un jour à une situation où les élus n'auront que le bien commun pour préoccupation (ce que les " démocrates " veulent ou font semblant de croire). Alors que faire ? Continuer à essayer de se rapprocher d'une véritable " représentation " du peuple, tout en sachant qu'on y n'arrivera jamais complètement. Mais plus près, c'est mieux que plus loin. Marc Babaud.
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