Osaka Bondage : Volume 2 Nouveau venu sur la scène bruitiste, Osaka Bondage pratique sans complexe une musique qui l'impose d'emblée comme une future référence. Formé en 1996, le duo s'est forgé une solide réputation sur Paris par le biais de multiples collaborations scéniques. Citons en exemple celle du poète Michel Bulteau ou du saxophoniste Quentin Rollet (Prohibition). Leur premier album, Volume 2, également première référence du label Shambala Records, s'appuie sur des atmosphères hypnotiques et maladives, ponctuellement violentes. Un travail qui s'inscrit dans un courant appelé " illbiant ", ou ambiant sombre. Le procédé n'est pas foncièrement nouveau : des boucles qui tournent à différentes vitesses, bousculées de temps à autre par un son, une voix ou une rythmique cacochyme. On pourra cependant apprécier une démarche cohérente, une sobriété de bon aloi, ainsi qu'une étonnante maîtrise de l'équipement. Elaborée à partir de sons concrets et analogiques (de la guitare aux ondes hertziennes), les compositions d'Osaka Bondage n'offrent aucune issue ; elles emplissent votre salon, s'incrustent sur vos murs, figent le temps, occupent l'espace. Elles monopolisent constamment votre attention, instaurent une sérénité malsaine. Elles ne s'appréhendent pleinement que lorsqu'on accepte de jouer le jeu. Comme lorsqu'on est emporté par une lame de fond : le seul moyen de s'en sortir est de se laisser entraîner, sans lutter. Wilfried Jaillard.
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