BO : Chat noir, chat blanc
, Barclay

"Pour la musique de Chat Noir, Chat Blanc, je voulais montrer à quel point la musique gitane n'a besoin de personne pour vivre sa vie. Ici, la musique s'approprie tous les genres, même les plus inintéressants. Ce qu'on obtient au final est une sorte de mélange entre la musique traditionnelle et le " son " cubain. Rien de plus normal en fin de compte puisque la musique des gitans est la synthèse de toutes les autres ". Emir Kusturica.
La bande originale du film " Chat Noir, Chat Blanc " aura sûrement du mal à trouver un public. D'ailleurs, pourquoi diable veut-on la vendre en mentionnant " Lion d'argent du festival de Venise " ? Il y a sans doute un malaise avec cette musique gitane : on revoit tout de suite le cliché Larousse de l'harmonie traditionnelle et ses danses folkloriques ? Il faudra s'en détacher 5 minutes pour pouvoir écouter un album plus riche qu'il n'y paraît. Et sortir de ce film aux scènes trop imprégnées de l'univers Kusturica pour nous laisser vraiment découvrir un monde sonore à part. La musique gitane montre alors tous ses reliefs : sonorités irlandaises, rocks colorés, accordéons, flûtes, valses, et musiques sud américaines. Tout est là, avec quelquefois cet arrière-goût de bal des pompiers, mais le plus souvent une belle claque, une envie folle de danser, de se jeter à l'eau sur des rythmes endiablés. Et de s'intéresser de plus près au groupe No Smoking, rebaptisé Black Cat White Cat pour l'occasion, et dans lequel Kusturica a paraît-il sévi.