Ivan Péault

C'est suite à un humiliation subie lors de ses vertes années qu'Ivan Péault a su mériter son titre de Petit Maître En Herbe (PMEH) (1).
Capable de s'abstraire du monde qui l'entoure afin de déceler la plus petite erreur sous des montagnes de chiffres, imperturbable en toutes circonstances face à la prose absconse des administrations, il n'oublie pas pour autant de mettre au premier-plan de ses choix personnels des critères moraux de la plus haute tenue. C'est aussi pour cette raison qu'il a choisi de s'extraire très jeune de l'influence parentale, chez qui l'on n'hésitait pas à exploiter les petits enfants chinois pour fabriquer des vêtements à bon marché, pour le compte de la marque familiale. Ivan Péault demeure cependant un personnage complexe, aux multiples facettes, qui n'hésite par exemple pas à porter quotidiennement lesdits vêtements, fruits d'un labeur injustement rémunéré et soit dit en passant terriblement démodés.
Mais Ivan Péault est bien plus que tout cela : après de brillantes études dans le domaine de la communication, il n'a pas hésité à mettre au rebut ses ambitions les plus légitimes pour travailler, à 1166,16 € bruts par mois, pour le compte d'une association rennaise sans avenir, située derrière une galerie d'art contemporain et à côté des locaux d'SOS Racisme - par pur goût de la provocation.
Ivan Péault n'hésite pas non plus à parcourir inlassablement les routes vendéennes pour vivre, de week-end en week-end, des amours choletaises bien improbables malgré des efforts inaltérables : Quel avenir en effet pour une liaison à temps partiel, assombrie par des penchants obscurs pour des relations bien plus inavouables, dans lesquelles il assouvit quotidiennement son goût immodéré pour la soumission ?
On l'aura compris, malgré sa jeunesse, son statut improbable de Petit Maître en Herbe et sa relative inexpérience, Ivan Péault a d'ores et déjà développé une personnalité ténébreuse, imprévisible et sibylline, marque des véritables grands esprits de ce monde.

(1) Suite à une chronique d'un livre, Ivan Péault a reçu les compliments du directeur de la maison d'édition, ravi de cette recension: "Accusé de distinction imbécile, tu aggraves ton cas. Tu ne m'avais semblé que maladroit mais tu mérites le mépris que tu as vu dans mes remarques.[…] Petit maître en herbe, tu me fais perdre mon temps."