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L'Oeil électrique #19 | Littérature / Nancy Huston

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Par Romain Guillou, Sophie Le Mô.
Photos : Mihai Mangiulea.

Rencontrée à Nantes lors de la promotion de son dernier roman, Dolce Agonia, Nancy Huston passionne et étonne. On dévore ses livres, happé par le rythme lyrique de l'écriture et la puissance noire des histoires. Histoires néanmoins zébrées d'éclats lumineux. Nancy Huston n'est en effet jamais dans la complaisance, mais refuse aussi un pessimisme radical.
C'est en 1996, avec le Goncourt des lycéens, puis en 1997, avec le Prix du Livre Inter, que Nancy Huston est vraiment révélée au public français, avec le roman Instruments des ténèbres. Canadienne émigrée à Paris dans les années 70, elle ne quittera plus la France où elle choisit de s'exiler. A la Sorbonne, elle a eu Roland Barthes - essayiste et un des théoriciens du structuralisme - pour tuteur. Commence alors l'ère du nouveau roman : on fait fi du narrateur omniscient, celui qui à la manière d'un dieu, connaîtrait de façon péremptoire tout de ses personnages. On ne peut plus vraiment écrire de fiction en tant que telle : l'écriture s'observe et fait référence à ses rouages internes. De cette crise littéraire, de laquelle Nancy Huston s'est détachée pour pouvoir écrire, elle garde peut-être une trace dans sa façon d'imploser le roman. Ce sont bien des histoires qu'elle nous raconte, des fictions, mais les codes sont doucement malmenés : la chronologie peut être inversée, la narration étrangement distordue. Comme dans son dernier roman où, à l'image de Dieu, narrateur principal, le lecteur sait tout des personnages, mais reste tout de même dans une certaine confusion.
Personnage d'une lucidité féroce mais d'une grande douceur, charismatique, non sans ambivalences, Nancy Huston s'impliquera avec passion dans chaque thème que nous évoquerons...