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L'Oeil électrique #2 | Musique / Dominique A

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Par Cyril Bilbeaud.

Au risque de décevoir les inconditionnels, cette interview n'accompagne pas la sortie d'un nouvel album (en phase de composition malgré tout). Nous nous sommes tout simplement posé cette question : " Y a-t-il une vie lorsque l'actualité suivant chaque sortie discographique est retombée ? " Pour ce nouvel exercice de style, c'est Dominique A qui s'y colle. Sa première impression à froid : " Ça me fait tout bizarre de faire une interview en ce moment, j'ai plus l'habitude. "… Hmm ! Le sujet est à point, l'expérience peut commencer.

Tu aimes faire des interviews ?
J'aime assez bien, enfin tout dépend du contexte… Si ça part mal, si j'ai un sentiment d'antipathie envers la personne qui est en face de moi… En général, j'aime plus les faire en dehors des concerts. Je trouve que le plaisir de monter sur scène est émoussé par ce genre d'obligations : répéter quinze mille fois les mêmes choses, être présent pour des gens qui sont là par hasard ou qui s'en balancent… Ce qui me rend fou surtout, c'est ceux qui ne viennent pas. J'aime bien aller visiter les villes dans lesquelles on joue et c'est horripilant de perdre ses après-midi à attendre ce type de personne. C'est triste à dire, mais tu perds ta motivation face à d'autres qui commencent et qui sont passionnés, tout ça parce que chemin faisant, tu as rencontré tellement de rigolos ou d'individus un peu à-côté de la plaque qui t'ont dégoûté du reste. Avant, je n'avais pas ça. Il faut dire que j'ai vraiment commencé à tourner sur le deuxième album et c'était encore sans trop de promotion. Par contre, sur le troisième il y en avait beaucoup, c'était nouveau. Maintenant, pour mon prochain disque, je vais cadrer. Je ne vois pas l'intérêt de faire lire aux gens quinze interviews de toi identiques. Il faut essayer de les proposer différemment ou d'en faire moins… place aux jeunes !
Mais dans l'ensemble, c'est plutôt certaines émissions télé que je refuse. À partir du moment où les gens te considèrent comme un chanteur français qui fait de la chanson, il faut faire des choix draconiens. J'ai eu quelques surprises, et depuis j'essaie de me renseigner un minimum pour ne pas me retrouver à nouveau piégé. En fait, je parlerais plus en termes de regret que de refus. Il y a toujours des émissions que tu regrettes, même en radio. Quand tu fais le tour des radios France machin, tu tombes dans des stations très bien et d'autres qui sont catastrophiques, avec des imbéciles qui te passent Vanessa Paradis et te demandent tes impressions… Il m'est arrivé de dire tout le mal que je pensais de la chanson française et les gens étaient interloqués. Ils ne comprennent pas : pour eux, je suis un chanteur de variétoche au même niveau qu'un Marc Lavoine. C'est délicat de tomber face à des gens si éloignés de ton monde. La conversation est plus difficile et ça passe très mal à l'antenne. Alors, soit ils me prennent pour le prétentieux de service, soit ils ne trouvent pas ça logique du tout. Que veux-tu y faire ? Ça te donne simplement envie de mieux cadrer.

La question la plus bête qu'on t'ait posé ?
" Selon vous, la femme est-elle un être inférieur ? " (rires). C'était pour la revue Technikart. Ça m'a pris la tête je n'ai pas répondu.

Fais-tu beaucoup d'interviews hors période dite promotionnelle ?
Non, pas vraiment… Mais en fait, la période promotionnelle, c'est la période des tournées ?… Petite parenthèse, parce que je hais ce petit débat. Personnellement, je ne considère pas la scène comme une opération promotionnelle. Même si elle contribue à faire vendre tes disques, ce serait réducteur de limiter ce plaisir à des enjeux marketing. Cependant, je trouve l'idée de saisir les gens hors actualité intéressante. Tu as un autre état d'esprit, plus de fraîcheur. J'aimerais bien lire plus d'interviews de groupes dans ces périodes-là, savoir comment ils voient les choses sortis du cirque habituel. Le problème est que les médias préfèrent se caler sur l'actualité, après, savoir si c'est normal… c'est plutôt un fait établi… D'ailleurs, ça me fait tout bizarre d'en faire une en ce moment.

Que penses-tu de la presse musicale en France ?
Ce que je regrette c'est le manque de subjectivité. De plus en plus souvent, ce qui est mis en avant c'est cet article indéfini " on ", qui c'est ce " on " ? Il y a de moins en moins de gens qui ont une véritable vision de la musique, alors tous se retranchent derrière une espèce d'esprit d'équipe qui est cet indéfini : " ON a trouvé, ON aime ci, ON aime ça ". La subjectivité est à retrouver, faire en sorte que les gens disent " je ".
Et puis parfois, quand tu lis les articles, tu as l'impression que ce sont des gens passionnés, et dans la vie, tu rencontres des gens qui sont là comme ça, qui font leur boulot plus ou moins bien mais n'ont pas l'air aussi motivés que leurs écrits le laissent entendre. C'est sidérant, mais j'ai rencontré plein de gens, y compris dans la presse généraliste, qui n'en avaient rien à foutre, d'autres qui ne sont pas très motivés par leur travail, soit parce qu'ils ne sont pas bien payés, soit parce qu'ils se considèrent comme des musiciens ou des écrivains ratés. C'est quand même révoltant. Ce que je trouve triste aussi, c'est un cliché, mais souvent, il y trois articles de base, et tout le monde pompe dessus. Il leur arrive même de pomper sur les bios envoyées par la maison de disque texto, sans mettre de guillemets. Globalement, je n'ai jamais eu de grosse méprise avec la presse. Il faut savoir rester zen par rapport aux journalistes. Quand un truc m'énerve, ça dure un temps et après je me dis " perd pas ton temps ". Rentrer dans leur jeu serait leur accorder trop d'importance et leur faire trop plaisir alors qu'ils écrivent souvent ça comme ça. Par contre, à chaque fois que c'est de nature un peu insultante, je fais en sorte de mettre les choses au clair dès que je rencontre les gens. Dernièrement, il y a eu des attaques assez méchantes autour du disque de Françoiz Breut, d'autant plus qu'elles étaient motivées par des éléments extérieurs. J'ai remarqué que c'était lié au fait que Françoiz était en avant en tant que fille. Cela permettait à certains de se défouler en tant qu'hommes. Là, ça m'a gêné, c'était carrément de la diffamation.
Il m'est également arrivé d'être victime de mauvaises retranscriptions. C'est un peu un sentiment de trahison. La plus grosse, c'était avec un journal local. J'avais repris les paroles de NTM à l'époque de leurs problèmes avec la justice. J'avais dit " On est pas des leaders on est des haut-parleurs " et le journaliste avait retranscrit " On est pas des dealers on est des haut-parleurs ". Ça, c'est grave… Mais tout n'est pas négatif. J'ai fait de bonnes rencontres, des gens avec qui j'ai de super souvenirs de discussions.

Parlent-ils vraiment de musique en fait ?
C'est difficile de parler musique. Les meilleurs journalistes sont ceux qui savent bien l'écouter, après évidemment, ils ont leurs oreilles, leurs goûts. Le problème c'est que tous ceux qui parlent de musique n'ont pas forcément une bonne capacité d'écoute, donc ils ne peuvent pas bien en parler. Actuellement, sincèrement, il y a plein de gens qui écrivent correctement mais peu de gens qui écrivent vraiment bien sur la musique. Les meilleurs articles écrits sur le rock, c'était dans Rock & Folk dans les années 80 ; il y avait des gens très différents, certains défendaient Little Bob, La Souris Déglinguées, la New Wave ou le folk breton, et dans leur catégorie allaient au fond des choses. Aujourd'hui ils se contentent de bien écrire. Je pense qu'il y avait davantage de gens avec une patte d'écrivain, comme par exemple Philippe Garnier. Tu lisais autant l'article parce que c'était lui qui l'écrivait que parce qu'il parlait de choses intéressantes. Actuellement ça manque un peu, justement parce que tout le monde se retranche derrière le " on ", et si tu n'avais pas la signature en bas, tu serais pas foutu de savoir qui a écrit. Avant tu pouvais lire un article " tiens c'est plutôt lui qui a écrit ça ". Aujourd'hui, les articles sont interchangeables. C'est un peu l'école Inrockuptibles. Tout le monde les pompe et ça devient impersonnel. Laurent Chalumeau me faisait vraiment rigoler, même Manœuvre, bien que je ne partageais pas leurs goûts musicaux. De voir ce qu'ils font maintenant… Rock & Folk, c'est un torchon (Philippe Manœuvre en est le Rédacteur en Chef, Ndlr), et Laurent Chalumeau est conseiller pour Florence Artaud et des hommes politiques. Je crois qu'il a écrit pour Dick Rivers. Ce qui est marrant, c'est de voir que les gens les plus doués dans ce domaine-là, c'est des gens dont tu sais qu'ils vont faire autre chose et c'est triste. Tu en as qui viennent te voir, qui sont hyper passionnés et qui écrivent comme des patates. Et t'as le contraire, des gens qui en ont rien à branler et qui écrivent super bien.

Tu es d'accord avec ceux qui pensent qu'un artiste doit échapper aux réalités du quotidien ?
Oh la question ! Le fait de jouer sur une scène crée quelque chose de magique. C'est un fait suffisamment installé dans la réalité des choses pour en rajouter. Je lis toujours des trucs sur moi comme quoi je vis dans un monde évanescent, éthéré… C'est un peu de ma faute aussi : j'aime bien faire un type de musique un peu flou, pas très précis, mais bon ça reste un cliché. De mon côté, j'essaie ensuite de casser ça, sinon quoi ? Tu ne fais pas d'interview ? Tu ne reçois pas les gens ? J'ai fait pas mal en deux-trois ans, je suis allé vers les gens, j'ai essayé d'aller un peu contre ma nature et ça m'a changé je suis beaucoup plus sociable qu'avant, enfin je crois… C'est sûr qu'un disque, ça procure du rêve aux gens… Mais, on fait caca comme tout le monde !

Avec tes fans, quelle situation te met mal à l'aise ?
J'aime bien les gens qui viennent me parler et plus si affinités. Dans l'ensemble, ce qui me met mal à l'aise, ce sont ces gens qui se jettent sur toi en te couvrant d'éloges et puis en même temps qui essayent de t'accaparer, dans ces cas là, j'ai tendance à me refermer sur moi. Il n'y pas la dynamique d'un groupe quand on est en tournée pour ces choses là, je suis un peu isolé. C'est un peu pénible parce que dans le groupe, je vis tout autre chose par rapport aux gens autour de moi. Il m'est arrivé de connaître des après concert assez pénibles alors que tout le monde s'était bien amusé. Faut dire que je suis assez méfiant avec les gens. En plus après un concert je me sens toujours vide, y compris intellectuellement, et en général j'ai rien à dire. C'est ça le problème : parler avant je veux bien, mais après…
Les autographes ça m'excite pas non plus. En même temps, il y a un truc rigolo, car j'ai toujours pensé ce que se disent beaucoup de gens : ceux qui demandent des autographes c'est triste à dire, mais c'est souvent les gens que tu as le moins envie de rencontrer. J'aime beaucoup Joy Division (j'avoue, je suis un vieux corbeau), et j'ai lu dernièrement un article qui disait que Ian Curtis était un chasseur d'autographes. Maintenant, je vais réfléchir à ça et je vais me dire que peut-être dans le lot, il y a un Ian Curtis.

Qu'est ce que tu voulais faire quand tu étais gamin ?
Chanteur au départ, puis à 7 ans, dessinateur de BD. Du jour au lendemain, j'ai commencé à vraiment écouter de la musique, et depuis je suis chanteur… J'ai fait des chansons tout petit, il me reste des tas de cassettes d'ailleurs. Je dois en avoir une quinzaine d'une heure juste voix et guitare. C'était vers 12/13 ans. Comme je ne savais pas jouer, je me laissais aller de manière complètement débridée. Je serais incapable de refaire ça aujourd'hui. Un jour, je les ai réécoutées pour rire, et par moments, je trouvais ça carrément bien. Bon sur une heure, il y avait dix seconde d'intéressantes, mais ça me suffisait pour les structurer et en faire des chansons. En fait, je ne me suis pas amélioré en matière de création, je me suis amélioré au niveau de l'écoute : maintenant, dès que j'entend quelque chose qui peut être bien, je le repère tout de suite. Quand Françoiz chantonne, il m'arrive de lui piquer des idées. Je me ramène avec le Dictaphone. Je sais à coup sûr que c'est une chanson en puissance, je l'entend tout de suite, c'est spontané, et comme la spontanéité tu en perd vachement… C'est chiant parce que ça veut dire que tu fonctionnes sur des recettes où il faut que tu sois vraiment musicien, et moi, je suis pas musicien au sens large du terme. Je ne sais pas lire de partoches, des fois ça me manque mais d'un autre côté je crois que ça me bloquerait carrément, enfin je suppose… Toujours est-il qu'actuellement, ça va. J'utilise plus d'idées de système, plus de structure. C'est pour ça que je fais des chanson assez simples. J'aime bien l'idée que tu brodes sur une structure assez simple. C'est vrai que quand j'étais gosse, c'était déstructuré : une phrases avait trois pieds, la suivante en avait quinze… des fois, c'était bien, des fois c'était n'importe quoi… En fait tu perds en liberté. Malgré moi quand j'écris des paroles, le rythme devient un peu scolaire. En même temps, j'aime bien cette idée rythmique. Des fois je ne cherche pas du tout la rime. Et si ça ne rime pas, je vais me bloquer… C'est pas systématique, Dieu merci ! Si je pars d'une musique et que je dois trouver un texte, je vais être obligé de m'adapter à la musique, donc je n'aurais pas ce problème de rime. Mais si j'écris un texte en me disant que je ferai la musique plus tard, je sais que ça va être suivant une formule préétablie. C'est comme ça, c'est selon un rythme qui m'est propre. C'est classique, mais en même temps, j'aime aussi les trucs classiques, il y a toujours une solution…

La personne qui t'a le plus influencé ?
Il n'y en a pas, ça dépend des périodes. Si tu veux, musicalement, mon premier souvenir de scène, c'est Carlos à 7 ans. Sérieusement, la personnalité qui m'épate le plus c'est Brel. Sinon, il n'y en pas réellement. Par rapport à ce que je fais, je pense en fait que c'est mon père, parce que gamin, j'ai un souvenir très distinct de lui m'expliquant qu'il avait été chanteur. Il avait dû faire la fête du lycée ou un truc comme ça, et donc quand t'es gamin tu vois tout de suite les émissions de télé. J'étais vraiment épaté. Je pense qu'il en est resté quelque chose. Ça n'a rien à voir avec la question, mais par rapport au fait de faire de la scène, je pense que c'est lié à ce souvenir là.

Quel trait as-tu hérité de tes parents ?
Dans un premier temps, la timidité, dont je me suis débarrassé, et surtout la peur de gêner. Surtout l'idée que je puisse être responsable d'une gêne envers quelqu'un. Je suis du genre à plutôt baisser ma chaîne. C'est crétin, parce que je supporte pas qu'on me le fasse. Quand un mec met sa chaîne à fond, j'ai des envies de meurtre ; autant parce que ça m'énerve que parce qu'il prend une liberté que je ne saurais jamais prendre. Je l'envie en fait.

Tu vis au jour le jour ou tu as plutôt tendance à te projeter dans le futur ?
J'ai plutôt tendance à planifier.

Et comment l'envisages-tu ?
Le futur proche, plutôt bien parce que j'ai des choses à faire. Sinon, je pense que chacun a une période d'or, et j'espère avoir la lucidité de pouvoir arrêter au bon moment. En même temps, je me dis que je serais très malheureux quand je déciderai ça. Je n'ai pas vraiment de projet très concret, éventuellement toujours travailler dans la musique, ou alors sortir des disques, mais sous un autre nom. Mais bon, pour le moment j'ai toujours envie de faire des trucs, je sens que j'ai moins de choses à me prouver qu'avant et surtout c'est pas les mêmes. Je vois également plus mes limites. C'est triste à dire mais je sais maintenant qu'il y a des choses que je n'atteindrai jamais. Avant, je me disais que je les atteindrais peut-être un jour et là, je le sens pas. Un jour forcément je vais me dire " Bien. Fais autre chose ! ".

C'est honnête…
Oui, c'est honnête. Mais il y en plein de gens qui se sont dit ça et qui ont continué. C'est marrant, une fois Bashung parlait de ça et il disait à Miossec : " Tu ne rêves pas d'une carrière éclair, un truc de 2-3 ans, vraiment fulgurant ? " et quand il disait ça, tu sentais qu'il s'était lui-même dit " je continue, je continue pas ? ". Je pense que ça traverse l'esprit d'un peu tout le monde.

Brel, Brassens ou Ferré ?
Brel s'il faut choisir, mais chez Brassens et Ferré, il y a aussi des trucs bien, enfin si on prend le contre-pied, chez les trois, il y a à boire et à manger. Pour Brel, il y des chansons que j'adore. Pourtant une fois je me suis tapé l'intégrale et je voulais tout m'enregistrer. Après avoir tout écouté, je ne me suis finalement enregistré que le quart. Le reste en fait, c'était des conneries, des petites chansons… C'est rassurant.

Qu'est ce qui t'énerve le plus ?
Ce qui m'énerve le plus, c'est l'apathie, les gens pas compréhensifs, mais surtout les choses qui traînent.

La situation la plus absurde dans laquelle tu t'es retrouvé ?
Une émission de télé sur France 3 Île-de-France, un truc du style Matin Bonheur, avec Sim qui faisait le zouave et qui voulait entraîner tout le monde dans la ronde. Moi j'étais là avec ma guitare sèche. Ça faisait vraiment le chanteur tabouret qui a quitté sa MJC pour venir faire sa reprise de Brassens. J'ai toujours cette vision de Sim qui passait ses doigts dans un trou de la table tout en me regardant pour m'inciter à faire le clown avec lui. J'ai fait l'autiste. (On comprend mieux pourquoi il veut cadrer la promo, Ndlr).

Tu penses à quoi quand tu veux retarder ton éjaculation ?
Je pense… que… je ne vais pas répondre… pourquoi retarder les bonnes choses ?

Sincèrement, tu me trouves chiant avec mes questions ?
Une question avant de te répondre. Pourquoi on n'a pas parlé de musique ?

Parce que je remarque que quand on parle musique, on répète toujours les mêmes trucs…
C'est la démonstration de ce dont on a parlé avant. On reproche aux journalistes de ne pas savoir parler de musique, mais que veux-tu dire sur la musique ? C'est dur. Comme tout le monde, je suis le premier à reprocher ça, mais en même temps, les articles qui m'ont le plus touché, c'est souvent des gens qui parlent d'eux au travers de la musique plutôt que simplement parler des sensations que ça leur procure. Parler uniquement des sensations que cela procure, pour bien faire, c'est hyper dur. À part " ouais, je prend mon pied, je plane ! ", que veux-tu dire ? Ou après tu as le mode humoristique, tu as des gens qui le font de façon très drôle… enfin aujourd'hui, c'est de moins en moins drôle. C'est assez sérieux, tu rigoles rarement, alors que je me rappelle avoir vraiment rigolé en lisant des articles.