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L'Oeil électrique #2 | Société / Repères: une paix en Israël?

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SOCIÉTÉ / REPèRES: UNE PAIX EN ISRAëL?

Par Claudia Filet.

Il n'y a pas de réponses simples aux situations compliquées, on le sait. Et pour ce qui est d'une situation compliquée, on ne fait pas beaucoup mieux que le conflit israélo-palestinien… quelques repères pour s'y retrouver, et une question qui reste toujours : au bout de 50 ans de conflit, la paix est-elle toujours possible ?

C'est au cours du XIXe siècle, en particulier à la suite de l'affaire Dreyfus, qu'apparaît l'éveil d'une conscience nationale des juifs, qui prendra le nom de sionisme. Le père fondateur de cette doctrine est un journaliste autrichien, Théodore Herzl. L'idée est que le manque d'une nation et d'un foyer juif stable entraîne la nécessité d'un état juif. Plus tard, la déclaration Balfour de 1917 reconnaîtra les liens historiques du peuple juif avec la Palestine, ainsi que son désir de reconstruire son foyer national sur cette terre.
L'immigration juive viendra alors se concentrer sur cette partie du territoire de l'Orient arabe, largement au détriment de la population arabe.
La création de l'état d'Israël en 1948, ainsi que la conquête de nouveaux territoires (le Golan, Gaza et la Cisjordanie) en 1967 furent à l'origine du problème des réfugiés palestiniens. Les Palestiniens fuirent dans les pays voisins : Liban, Syrie, bande de Gaza et Jordanie, dès 1949.
Après 1967, 450 000 Palestiniens quittèrent les territoires occupés et beaucoup furent ensuite attirés par les marchés du travail du Golfe. Ces territoires occupés étaient alors principalement peuplés de Juifs.
Le Golan, situé au nord, est occupé pour sa valeur stratégique de belvédère dominant la vallée supérieure du Jourdain.
La Cisjordanie, à l'est, est marquée par l'importante colonisation juive qui visait d'abord à renforcer la sécurité d'Israël par l'occupation de points stratégiques.
La bande de Gaza, au sud, entre les territoires israéliens et égyptiens, est marquée par une forte concentration de réfugiés arabes. La surpopulation, la quasi-dépendance économique, les conditions de vie des réfugiés dans des camps, font de Gaza une zone particulièrement propice à " l'Intifada ", la révolte nationaliste palestinienne, motivée par les conditions de vie rudes et précaires que connaît chaque palestinien dans ces camps.
En définitive, on peut considérer qu'entre 1948 et 1967, avec la création de l'état d'Israël, et au milieu de tous les conflits, les Palestiniens n'existent pas : ils ne sont pas pris en compte.

Mais pendant une quarantaine d'années, l'état d'Israël connaît une véritable situation d'état assiégé par les pays avoisinants. De plus, la coexistence des deux peuples sur cette même terre paraît irréalisable.
Par la suite, la Guerre des six jours et la Guerre du Kippour en 1973 conduisirent malgré tout à une ouverture de l'Égypte vers une paix séparée avec Israël. Cette première avancée pour un " processus de paix " résultait de l'initiative du président égyptien de l'époque, Anouar El Sadte, et du premier ministre israélien, Menahem Begin. Cette tentative avait le soutien de la politique américaine, et elle se concrétisa par les accords de Camp David en 1978, et surtout par le retour du Sinaï à l'Égypte en 1982. Cependant, cette politique nouvelle entraîna la mise à l'écart de l'Égypte par les autres pays arabes et à l'assassinat d'El Sadate.
Les années 80 vont de ce fait marquer une période de nouveaux bouleversements. Le processus de paix est d'autant plus en péril que la population palestinienne se soulève dans les territoires occupés. Elle ne supporte plus l'oppression qu'elle subit, parquée dans des camps, dans son propre pays. Elle montre ainsi son désespoir au monde entier.
Cependant, une nouvelle tentative voit le jour grâce au courage du premier ministre Itzak Rabin et de son ministre des affaires étrangères Shimon Pérès d'une part, et du chef de l'Organisation de la Libération de la Palestine, Yasser Arafat, d'autre part.
Ce nouvel élan conduit à l'accord historique de Washington entre Israël et l'OLP le 13 septembre 1993. Ainsi, l'organisation de l'autonomie de Gaza et de Jéricho est prévue. Malheureusement, bien qu'elles ne soient pas interrompues, les négociations prévues prennent du retard. Un nouvel accord, le " compromis de Toba ", est signé le 25 septembre 1995. Doit en découler le retrait militaire israélien et l'autonomie de six autres villes de Cisjordanie. Hébron doit être la septième ville de Cisjordanie à obtenir l'autonomie. Mais, apparemment pour des raisons de sécurité et des problèmes de politique intérieure, le retrait partiel de l'armée n'est pas mis en application. Au contraire, après chaque attentat, Israël met en place un bouclage dans les territoires occupés, entraînant ainsi la ruine progressive de l'économie palestinienne. Quoi qu'il en soit, les accords sont quasiment bafoués en permanence, et les Palestiniens sont amèrement déçus. Pour eux, les accords d'Oslo constituent une véritable destruction du peuple palestinien.

Les principales sources de conflits sont en fait apparues par rapport aux questions de colonies de peuplement, de gestion des ressources en eau et de viabilité économique du nouvel état.
La question financière est essentielle, puisque c'est elle qui détermine la souveraineté. En effet, les Israéliens ont obtenu des terres arabes par différents moyens, chacune étant sous contrôle israélien. Le peuple palestinien est alors dispersé en quatre sous-ensembles. Sur les six millions sept cent mille personnes, neuf cent mille vivent sous administration militaire dans les territoires occupés. Ils tentent de résister tant bien que mal à la colonisation organisée. Bon nombre ont trouvé refuge dans les états voisins. Mais la plupart sont installés dans des camps de réfugiés où les conditions de vie sont précaires et les libertés bafouées. Pis encore, le manque d'eau est un problème crucial pour les Palestiniens. En effet, les Israéliens utilisent les eaux du Jourdain car leurs propres ressources sont elles-mêmes insuffisantes. Israël rationne l'eau allouée aux Palestiniens. De plus, cette eau est avant tout réservée aux colons juifs, qui profitent de subventions et la paient ainsi à moindre prix : c'est l'asphyxie économique des Palestiniens.
Cependant, depuis 1985, le gouvernement israélien met en place une politique contre l'épuisement de l'eau, étant donné les insuffisances. Mais l'augmentation de la population palestinienne et les accords signés ces derniers temps entraînent un changement de politique en ce qui concerne l'eau.
L'Intifada a donc eu des répercussions économiques désastreuses. Certains entrepreneurs palestiniens ont souhaité lutter contre la mainmise sur les terres palestiniennes et améliorer la production agricole et industrielle. Cette lutte a été possible grâce une aide extérieure des pays arabes exportateurs de pétrole. Cependant, malgré le processus de paix, les Palestiniens des territoires occupés et autonomes subissent un tel marasme économique, une telle crise en général, qu'ils finissent par se détourner de leur autorité gouvernementale. En effet, le chômage, la faim et la misère sont le pain quotidien de ce peuple. C'est une population qui se sent étranglée par Israël et abandonnée par l'autorité palestinienne.
De plus, encore aujourd'hui, Israël soumet fréquemment les territoires occupés, et même les territoires autonomes à des bouclages. Les habitants sont alors dans l'impossibilité de se rendre à Israël et de quitter leur ville. Aussi pour l'instant, malgré tous les efforts mis en œuvre, la paix n'est encore qu'une fiction. D'où l'apparition des aides extérieures visant à soutenir les Palestiniens. Mais ce soutien les rend dépendants économiquement : c'est la quadrature du cercle.
Le processus de paix subit donc des difficultés aussi nombreuses qu'apparemment insurmontables. Les mouvements intégristes des deux forces en présence se renforcent par la force des choses. La violence continue de frapper et de faire de multiples victimes à travers les nombreux attentats. Cependant, aujourd'hui, la politique de Nétanyahou se durcit. Les accusations et les représailles qu'il met en œuvre sont souvent sans commune mesure avec les faits présentés comme les justifiant. Et le peuple palestinien subit toujours des bouclages particulièrement sévères. Le gouvernement israélien refuse de travailler sur les véritables causes des actes de " terrorisme ". Car pour la plupart des Palestiniens, les accords d'Oslo constituent une véritable agression. Quant à l'action d'Arafat, elle ne semble plus convenir à ses compatriotes. Et on les comprend : il ne les a pas consultés lors de sa signature des accords d'Oslo. Le rôle d'Arafat se limite désormais au maintien de l'ordre. En effet, ce maintien de l'ordre est la condition qui lui est imposée en permanence, car les Israéliens profitent de chaque occasion pour resserrer un peu plus l'étau. Il est devenu une sorte de gendarme de son propre peuple, bien loin de se battre pour défendre ses intérêts. Malheureusement, tant que ces injustices ne seront pas résolues de manière suffisamment satisfaisante pour les deux parties, on peut toujours rêver de la paix en Israël. Israéliens et Palestiniens auraient tout intérêt, afin de vivre en bonne intelligence, à faire un pas vers une conciliation définitive. Mais des deux côtés, les partisans du dialogue et ceux qui prônent la force s'affrontent : ceux qui veulent la paix doivent déjà parvenir à la faire dans leur propre camp. Malheureusement, ce ne sont pas l'arrogance de Monsieur Nétanyahou ou ses récentes déclarations sur la Cisjordanie et les colonies qui nous permettent de nourrir de grands espoirs dans ce domaine.