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L'Oeil électrique #21 | Action / Paysages de France

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+ Paysages de France

Par Stéphane Corcoral.
Photos : Alain Jullien.

Derrière ce nom potentiellement suspect, se cache une association dont l'action a tout de salutaire. Totems Mc Donald's, panneaux "Intermarché à 5 minutes", décharges illégales... autant de pollutions contre lesquelles Paysages de France tente de lutter.

Qu'est-ce que Paysages de France et quel est votre statut ?
C'est une association loi 1901 que l'on pourrait qualifier de militante. Elle s'est constituée pour essayer de prendre en considération le paysage quotidien qui, selon nos observations, a subi des dégradations extrêmement violentes au cours des dernières décennies. Le cas le plus exemplaire de ces dégradations, ce sont les zones d'activité au niveau des entrées de ville, qui sont construites n'importe comment, sans aucun respect des citoyens et de l'environnement. La prolifération délirante des panneaux d'affichage publicitaire est un autre exemple représentatif. C'est véritablement une appropriation de l'espace collectif par quelques groupes qui transforment le paysage en enseigne publicitaire. C'est cette mainmise sur l'espace commun qui nous semble intolérable.

Quelles sont vos principales actions/activités ?
En matière d'affichage, on obtient régulièrement des résultats en faisant appliquer une législation (notamment sur l'urbanisation, les paysages, la publicité...) qui est généralement très peu respectée, ce qui implique d'engager régulièrement des actions devant les tribunaux. On a par exemple obtenu, en janvier dernier à Grenoble, le démontage d'un énorme dispositif publicitaire d'une grande surface Leclerc, qui faisait 25 mètres de haut, qui était là depuis des années et constituait un véritable symbole du non respect de la loi. On en avait demandé le démontage aux pouvoirs publics depuis des années, et on a obtenu satisfaction uniquement en agissant devant les tribunaux.
On réalise également un travail auprès du ministère de l'environnement, avec des demandes régulières pour que la législation soit appliquée, mais également modernisée à terme.
Et puis on a aussi une action d'information, de diffusion des textes de loi, dont les gens n'ont souvent pas connaissance. A ce sujet, on met à disposition sur notre site Web des documents faciles d'accès sur les réglementations.

Qu'entendez-vous quand vous parlez de modernisation de la loi ?
Il s'agit simplement d'aller dans le sens d'un bien meilleur respect de l'environnement au niveau des grandes surfaces, des parkings et du jalonnement publicitaire (avec les dizaines d'enseignes et de pré-enseignes qu'on trouve en périphérie des villes)... un peu sur le modèle de ce qui se fait en Hollande, au Danemark, en Suède, en Norvège, etc., où l'impact publicitaire est bien plus discret, notamment aux entrées de ville.

Est-ce à dire que vous luttez contre l'installation des grandes surfaces ?
Non. Tout ce que nous souhaitons, c'est que ces grandes surfaces s'installent dans le respect de l'environnement. En matière de plans d'occupation des sols, les prescriptions peuvent être particulièrement contraignantes pour les particuliers qui construisent une maison, alors qu'elles sont quasiment inexistantes pour les bâtiments commerciaux. Dans d'autres pays, les bâtiment commerciaux, ou même les bâtiments agricoles, parviennent à être, sinon des chefs d'œuvres architecturaux, des constructions relativement discrètes et peu agressives : harmonie, proportions, matériaux utilisés, et tout simplement végétalisation.

Comment financez-vous votre action ?
On a deux permanents qui interviennent en milieu scolaire pour faire de la sensibilisation, et pour la rémunération desquels on bénéficie de subventions. On a aussi récemment obtenu une aide du ministère de l'environnement pour éditer une plaquette à destination des maires au niveau national. Hormis cela, on a bien sûr les cotisations des adhérents.

Comment faites-vous connaître votre travail ?
Internet, la presse, la radio, la télévision. Quand on choisit un action, on pense aussi bien sûr à son impact médiatique, en privilégiant une cible symbolique. Par exemple, sur le cas du dispositif Leclerc que j'évoquais, le raisonnement était le suivant : comment demander à un maire de faire respecter la loi pour un panneau publicitaire de 6 ou 12 m2 si par ailleurs on ferme les yeux sur ce gigantesque dispositif de 25 mètres qui était en infraction. On avait observé d'autre part que Leclerc fondait sa communication sur la protection de l'environnement, mais que d'innombrables enseignes et panneaux Leclerc étaient en infraction partout en France, ce qui constituait une contradiction insupportable entre le discours et la réalité.

Pouvez-vous me parler de votre revue, Action Paysage ?
C'est un semestriel de 16 pages qui évoque les actions qu'on conduit, et qui contient aussi des articles de réflexion. Par exemple, dans le dernier numéro, il y avait un article sur le problème posé par les éoliennes, avec un dossier sur un projet d'installation d'éoliennes dans un site de l'Ardèche qui nous paraissait peu approprié, et sur lequel on a obtenu satisfaction, le préfet ayant refusé le permis de construire.

En l'occurrence, c'est un sujet sur lequel vous pouvez être amenés à être en conflit avec d'autres associations de protection de l'environnement ou anti-nucléaires...
On n'est pas en conflit : on essaie simplement de rappeler qu'on ne peut pas installer aveuglément des dispositifs tels que des éoliennes sans tenir compte du paysage, qui est une des dimensions de l'environnement. Il faut agir avec prudence : on ne peut pas décider désormais qu'on a trouvé la recette miracle pour répondre aux besoins en énergie, et que désormais, tout espace naturel intact est destiné à être aménagé. On n'est donc pas dans une opposition sur le fond aux éoliennes, on pense juste qu'il faut absolument engager une réflexion sur le sujet, et privilégier une information visant à limiter la consommation. Les éoliennes ne résoudront rien si la consommation continue à augmenter sans arrêt.

Travaillez-vous avec d'autres organisations ?
Oui. Une association qui ne s'occuperait que du paysage pourrait difficilement avoir une action efficace. Et donc effectivement, on resserre les liens avec d'autres associations : de protection de l'environnement ou de consommateurs.

Comment peut-on soutenir votre action ?
Essentiellement en adhérent à l'association, mais aussi en agissant localement grâce aux outils qu'on fournit.

Paysages de France
MNEI
5, place Bir-Hakeim
38 000 GRENOBLE
Tél./Fax : 04 76 03 23 75
http://paysagesdefrance.free.fr
paysagesdefrance@libertysurf.fr