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L'Oeil électrique #26 | Photo / Le moi dans tous ses états

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Par Anne-Sophie Boivin, Patrice Normand.

Des artistes du travestissement (Cindy Sherman, Jürgen Klauke), à ceux de l'expérimentation (Marc Pataut, Dieter Appelt*), du besoin d'exprimer un mal-être (Francesca Woodman*) à celui de dévoiler une poésie (Denis Roche, Jorge Molder) ou une ironie, dérision d'une pratique photographique (Tsen Kwong Chi*), l'autoportrait prend de multiples formes. Fiction (Sophie Calle*), miroir du quotidien (Nan Goldin, Anna Casas Broda) ou critique sociale (Wang Qingsong), le corps devient instrument que l'artiste met en scène, transforme et représente. Loin d'être spontané, l'autoportrait implique une réflexion : "Comme si le regardeur visait l'artiste, le constituant comme objet intime, le vrai sujet d'une démarche dont l'objectif serait de provoquer son étonnement, d'ébranler ses certitudes, lui proposant le corps photographié comme lieu d'inscription afin de l'engager dans ce pari improbable de l'émergence de l'œuvre en tant qu'indice de son propre corps."
Après les nombreux peintres tels Rembrandt, Dürer, Courbet ou Van Gogh qui se sont représentés, beaucoup de photographes ont pratiqué l'autoportrait. Avant les années 20, des photographes comme Claude Cahun ou Cecil Beaton y ont consacré une partie de leur œuvre. Dans les années 50, les artistes commencent à présenter leur corps comme œuvre d'art. Ils s'utilisent, en exposant leur propre personne, pour exprimer au mieux un message. Le corps est alors pour eux un indicateur du temps qui passe, une preuve d'existence. L'art conceptuel aidant, ainsi que le contexte de développement des Happenings et des performances dans les années 70, les autoportraits se multiplient. Aujourd'hui, et ce depuis une vingtaine d'années, on assiste à une pratique plus axée sur l'auto-psychanalyse. L'identité est soumise à un interrogatoire photographique : "Qui suis-je ?" "La photographie veut par sa pratique faire croire au vivant mais elle se montre en tout et pour tout un corps dans ses petites morts au quotidien. (…) Un jeu de miroir, mise en abîme plus ou moins douloureuse ou narcissique qui caractérise habituellement la photographie du corps."