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L'Oeil électrique #31 | Musique / Fayçal Karoui

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Par Cyrille Cléran.
Illustrations : Jacques Valat.

Promu Directeur musical de l'Orchestre Symphonique de Pau en 2002 après avoir été l'élève de Catherine Collard (1), l'assistant de Michel Plasson (2), Fayçal Karoui domine un répertoire extrêmement fourni. Son métier, sa formation le poussent à rechercher ce qu'il y a de meilleur pour parvenir au ton juste, à dénicher la respiration, la modification, le petit plus qui permettra d'aboutir au sublime. Opiniâtre, charismatique, dévoré par l'envie de bien faire, de se perfectionner et de transmettre son engouement pour la beauté, l'élégance et la grâce - ce que Jankélévitch appelait la désinvolture - cet esthète aux larges idées a travaillé sans ménager sa peine avec les plus grands ; ses convictions s'en ressentent. Nourri par le doute, les remises en question et les rencontres, partagé entre l'ambition d'être au top et la volonté de garder la tête sur les épaules, il est à l'aise dans ses baskets comme dans des babouches faites sur mesure.

J'ai trois idées auxquelles je crois. La première, c'est que divertir, c'est aussi éduquer : on a une mission de divertissement. La deuxième, c'est qu'on est tous égaux, pareillement désarmés, devant l'émotion musicale. Les plus belles réflexions qui me soient venues après des concerts émanent de gens tout simples qui, sur telle ou telle partition, n'auraient jamais pensé ressentir quelque chose d'aussi fort. La troisième, c'est que la musique doit s'enraciner dans le quotidien. J'ai inventé un concept, à Pau, qui peut paraître anecdotique mais qui fondamentalement ne l'est pas. C'est le concept "Sons et brioches" : le dimanche matin, à dix heures, une heure avant le concert, on offre le petit-déjeuner. C'est un moment privilégié, une plate-forme d'échanges avec les artistes, les solistes, les musiciens, l'équipe de l'orchestre. Ensuite, les gens qui arrivent dans la salle de concert - hormis le fait qu'ils ont bien mangé - voient les artistes différemment. On doit ancrer l'orchestre dans la cité. Le rendre indispensable, c'est-à-dire ne pas hésiter à toucher le plus de monde possible - la société n'est pas constituée simplement de mecs qui ont les moyens.

Comment est née ta passion pour la musique ?
J'aurais adoré te dire que quand j'étais petit, je montais déjà sur les tables avec une aiguille à tricoter et que je faisais le chef d'orchestre, mais ce n'était pas le cas. Il y avait un piano à la maison. On en jouait tous les 3, ma sœur, mon frère et moi. Après, j'ai fait un peu de violoncelle. Ce n'était pas une passion. Quand on apprend, l'éducation, ce n'est jamais une passion. Et tant mieux. A un moment donné j'avais envie d'être Directeur de Conservatoire par exemple. Je ne voulais pas être pianiste parce que je n'ai pas le caractère à passer 8 heures derrière mon piano. Or pour quelqu'un qui aime le contact, l'orchestre est quand même un univers fantastique. Quant à savoir pourquoi j'en suis venu à diriger un orchestre, ça s'est fait comme ça. Mais l'enseignement m'aurait plu. Le rapport avec un groupe m'a toujours fasciné.