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L'Oeil électrique #31 | Renseignements généraux / L’oeil électrique, c’est bientôt fini

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RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX / L’OEIL ÉLECTRIQUE, C’EST BIENTôT FINI .

l'œil électrique, c'est bientôt fini !
(mais il n'y a pas de quoi pleurer)

L'œil électrique existe depuis maintenant 6 ans.

L'association éditrice du magazine - "Les éditions électriques" - a été créée dans le but d'une appropriation citoyenne de la parole médiatique.

En 1997, une poignée de bénévoles se retrouve alors autour du projet d'un magazine collectif et interactif, l'œil électrique. Dès le départ, les lecteurs sont invités à participer : il s'agit de proposer une alternative au fonctionnement habituel des médias. Les lecteurs peuvent ainsi s'impliquer autant dans l'écriture, la photographie, l'illustration que dans la mise en page ou les relectures. Un réseau se met en place totalisant aujourd'hui plus de 400 participants. Différentes personnes contribuent à différents niveaux : certaines proposent un article de manière ponctuelle, d'autres s'impliquent à plus long terme en s'investissant dans le fonctionnement de l'association. L'œil électrique sort ainsi tous les deux mois en kiosque. Dès le numéro 4, il est distribué à l'échelle nationale.
L'association se structure : trois postes sont créés dans le cadre du dispositif emplois-jeunes afin de gérer la vie administrative de l'association. Le magazine perdure en conservant son fonctionnement associatif, essentiellement basé sur le bénévolat et le travail collectif.
L'association invente au fil du temps des manières de travailler et d'échanger, cherchant sans arrêt à améliorer son fonctionnement, autant que sa production. En 2001, naît le projet Antenne. Sa finalité est de toucher d'autres personnes que celles qui connaissent déjà le magazine, par le biais d'ateliers d'édition, afin de les accompagner dans une démarche de prise de parole. Des projets sont ainsi menés en prison, dans des quartiers ou encore en milieu scolaire.

La fin de l'œil électrique est une décision commune de l'équipe, provoquée par l'annonce du départ du Président de l'association Stéphane Corcoral, initiateur, avec Kate Fletcher, du magazine et, à ce titre, garant de la continuité de sa ligne éditoriale.

Suite à cette décision, les membres de l'association se sont réunis lors de deux assemblées générales afin de réfléchir à la manière dont l'association et le magazine pouvaient/devaient continuer à exister. Au cours de ces discussions, nous avons pu faire le point sur l'expérience associative que nous vivons : celle-ci, bien que difficile parfois, reste passionnante. Nous pensons que nous avons réussi à répondre aux objectifs que nous nous étions fixés ; notre bilan est donc positif ! Seulement, les efforts nécessaires pour faire exister un projet comme l'œil électrique demandent une énergie considérable au quotidien en plus d'un investissement parfois financier du noyau de l'équipe bénévole, équipe qui, au final, comprend assez peu de personnes.

Cette expérience a surtout été possible parce que nous l'avons vraiment voulu.
Aujourd'hui, nous avons de plus en plus envie de transférer cette énergie vers de nouveaux projets.

Toutefois, si la première raison de l'arrêt de l'œil électrique est humaine, on ne peut pas nier les difficultés économiques et logistiques auxquelles nous devons faire face. Au final, l'œil électrique a toujours coûté beaucoup plus qu'il ne rapportait à l'association : les éditions électriques perdent de l'argent à chaque parution.
Quelques années d'existence, et les constats sont là : l'œil électrique est une publication exigeante, qui ne rentre pas dans les cases. Même si l'œil électrique a reçu des subventions, son statut éclectique, son fonctionnement hors du commun et son positionnement en kiosque ont toujours restreint les possibilités à ce niveau.

Nous avons choisi et nous revendiquons d'occuper l'espace kiosque - un monde aux règles exclusivement commerciales - pour y proposer un fonctionnement associatif radicalement opposé. Un pari difficile que d'assimiler et de maîtriser les logiques de la vente de presse quand nos valeurs se trouvent ailleurs. Nous n'avons pas réussi à augmenter suffisamment nos ventes, peut-être par manque d'accessibilité du contenu, mais aussi parce que nous ne sommes pas parvenus à y voir clair dans les méandres de la distribution. Les NMPP, distributeurs quasi monopolistiques de la presse en France, ont un fonctionnement opaque et chaque action de promotion en kiosque (gérée par leurs soins) est particulièrement chère pour une association telle que la nôtre. Petits moyens, petits résultats. Les magasins de presse quant à eux préfèrent souvent mettre en avant les offres avec cassettes vidéos et les collections sur les voitures de pompiers à monter soi-même - ce qui laisse peu de place à la presse indépendante, quelle qu'elle soit.

L'ouverture des pages du magazine à la publicité pouvait, elle aussi, rapporter de l'argent. La presse magazine en France vit autant, voire plus, grâce à la publicité que grâce à ses ventes. Mais nous n'avons jamais voulu infléchir notre ligne éditoriale pour attirer de la publicité. Nous avons à ce sujet quelques anecdotes révélatrices - qu'il s'agisse d'une société de produits de luxe refusant de réapparaître dans nos pages suite à une couverture sur "les toilettes", ou encore la levée de boucliers publicitaires suscitée par une couverture sur "la mort". Plus généralement, les régies avec lesquelles nous avons travaillé nous ont clairement expliqué que "l'univers proposé par l'œil électrique ne correspond pas à un univers de consommation." Parallèlement, nous n'avons jamais voulu faire de couvertures, d'articles, ou de chroniques de complaisance, en échange de publicités, comme cela se pratique dans nombre de magazines culturels.

Ainsi, à partir de mars 2004 (et une fois que nous aurons réussi à résorber notre déficit financier), l'œil électrique cèdera le pas à d'autres publications : revue annuelle, ouvrages éclectiques - toujours avec les mêmes objectifs d'ouverture, de travail collectif et de diffusion nationale - mais avec des moyens mieux maîtrisés.
Les éditions électriques deviennent ainsi un "collectif d'édition et d'action" et nous développons actuellement une réflexion autour de trois grand axes : l'édition, l'action culturelle liée à l'édition (rencontres, projections, expositions, installations…) et l'accompagnement de projets d'édition via Antenne.

L'aventure de l'œil électrique arrive à son terme, mais les éditions électriques poursuivent leur travail. Restez aux aguets, et connectez-vous bientôt sur notre site afin de découvrir les projets futurs. Et bien sûr, ne manquez surtout pas le numéro final de l'œil électrique : en kiosque aux environs du 20 mars !

Que vous soyez lecteur occasionnel ou régulier, collaborateur, abonné… nous vous remercions d'avoir suivi cette aventure et nous espérons vous retrouver bientôt pour de nouveaux projets.

Si vous souhaitez compléter votre collection et nous soutenir en achetant des anciens numéros (3€ l'exemplaire), c'est par là !