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L'Oeil électrique #32 | Nombril / Les Français ont le droit de savoir : la véritable histoire de l’œil électrique

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Les Français ont le droit de savoir : la véritable histoire de l’œil électrique



1995 : Frustré par une vie de chômage dans la banlieue londonienne, Stéphane Corcoral propose à un ancien camarade de lycée (devenu journaliste dans la presse quotidienne régionale) de monter un magazine éclectique “où on ne saurait pas sur quel genre d’article on allait tomber en tournant les pages – et surtout, pas branlette” (1). Après avoir montré un certain enthousiasme nourri de quelques bières, le journaliste noie le poisson et s’évanouit dans la nature : Stéphane Corcoral est déprimé.

Quelques semaines plus tard, lors d’un long voyage en voiture avec la jeune Kate Fletcher, au bout de 36 heures sans sommeil, Stéphane Corcoral se plaint pour la énième fois du manque de motivation de son “pote”. Excédée, Kate Fletcher se propose pour remplacer le journaliste. “Mais, moi je veux pas faire un magazine éclectique, je veux faire un truc où les lecteurs peuvent participer.”

Nos deux protagonistes se mettent au travail. Dès les premiers instants, le constat est là : ce sont des dieux de la création graphique.


1996 : Pour mieux préparer le magazine, sauver son âme et les petits enfants, Kate Fletcher part en Afrique. Stéphane Corcoral, Biterrois d’origine, décide de s’établir à Rennes où on lui certifie que “c’est bien”. Pendant quelques mois, ils échangent difficilement des courriers d’amour et de magazine. Entre autres choses, il faut trouver un titre pour ce magazine qui sera “ouvert d’esprit” : “Ouvert ?” “Euh, bof…” “L’œil ?” “Pas mal, mais c’est déjà pris !” “Oui, mais “l’œil”, c’est bien, faudrait garder ça quand même…” “L’œil… électrique.” “Allez, d’accord.

Après quelques tentatives, Stéphane Corcoral, malgré un talent en pleine éclosion, décide d’abandonner la maquette.


1997 : Kate Fletcher s’installe également à Rennes. Les parents de Stéphane Corcoral leur prêtent de l’argent (qu’ils rembourseront un jour, c’est promis), afin d’acheter le premier Macintosh.

Depuis un an, Stéphane Corcoral travaille pour faire des économies. Kate Fletcher apprend le français et s’habitue à sa nouvelle vie, loin des petits Africains handicapés. Au mois d’avril, ils distribuent un tract dans la ville de Rennes. Quelques personnes répondent à l’appel, dont un certain Morvandiau. Stéphane Corcoral décide immédiatement de l’engager, convaincu de ses compétences : il dessine en effet pour les Inrockuptibles.

L’association “les éditions électriques” est créée en mai. C’est cette association qui éditera l’œil électrique.

Parmi les tout premiers collaborateurs, on trouve Arno Guillou, par la suite devenu le premier salarié de l’association (et ce malgré deux défauts importants : il est végétarien et ne s’intéresse pas au football), ou encore Cyril Bilbeaud (rock star et accessoirement producteur de photomontages potaches).

Pour donner l’illusion du nombre, Stéphane Corcoral devient également Marc Babaud, Kate Fletcher devient Christine Gauthier. Le bouclage du premier numéro se déroule normalement : nos amis découvrent les joies de l’imprimerie et des erreurs de maquette. Kate Fletcher est frappée par une terrible appendicite et Stéphane Corcoral, qui ne comprend pas la chaîne graphique, passe les premières d’une longue série de nuits blanches à essayer de préparer la mise en page. Ce premier numéro n’aurait sans doute pas pu voir le jour sans l’aide de Yves-Henri Morvan et Yves Papaye, employés de l’imprimeur, qui ont montré beaucoup de patience à rattraper les erreurs des deux innocents.

A la fin d’une année bien remplie, le premier numéro de l’œil électrique sort à Rennes. Pour la promotion, nos jeunes héros se confrontent à la “véritable” presse et tentent de répondre à des questions comme : “Pourquoi vous ne faites pas un gratuit ?”, “La maquette, c’est bizarre, non ?”, ou encore “Mais pourquoi il n’y a pas de ligne éditoriale ?” Kate Fletcher et Stéphane Corcoral se marient pour une sombre histoire de permis de séjour.


1998 : Sortie des numéros deux et trois, diffusés artisanalement à Rennes, Nantes et Montpellier (avec l’aide inestimable de Sylvain Corcoral, David Paris, Claudia Filet et Sébastien Pommier). C’est l’heure des premiers pas dans le journalisme professionnel : après avoir interviewé son frère (N°1) et ses meilleurs potes (N°2), Morvandiau écrit un article sur l’association dont il est secrétaire (N°3). C’est également le début d’une longue carrière de relectrice pour Marie-France Corcoral, qui n’hésite pas à affirmer aujourd’hui : “Ah, ben, quand même, maintenant, vous faites moins de fautes qu’avant !

Hervé Géréec, alors étudiant aux Beaux-arts, est le premier stagiaire de l’association.

Fatigués par la diffusion en dépôt-vente et les tournées des kiosquiers (parfois très compréhensifs, mais souvent indifférents, voire hostiles), nos héros décident de sauter le pas : l’œil électrique sera maintenant distribué en kiosque partout en France, via les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne. Ce sera le début d’un malentendu qui durera 6 longues années : dans cette grosse machine, les éditions électriques ne sont qu’une petite crotte. Avec une chargée de compte qui, pour augmenter les ventes, aura proposé de distribuer des tracts à un concert de Barry White, ou encore des assemblées générales où les “petits éditeurs” sont représentés par le groupe Bayard Presse, le combat était inégal.

Il faut donc préparer un numéro 4 bien carré. L’association met en place des réunions de rédaction pour échanger les idées et les projets. L’équipe s’enrichit de plusieurs collaborateurs “historiques” : Mathieu Renard, Arnaud Rupin, Eric Magnen, Soraya Morvan, Wilfried Jaillard, Gianni Segalotti, Delphine Descaves, Lionel Boscher, Romain Guillou…

Arno Guillou devient le premier salarié de l’association : ex-étudiant sans avenir professionnel, le poste d’emploi-jeune lui tend les bras.

Après deux ans de tâtonnements, il est également temps de munir le magazine d’un véritable site Web. Le besoin d’un webmaster génial se fait douloureusement sentir, mais Arnaud Rupin, le spécialiste attitré, est en partance pour les antipodes : il faut se résoudre à se rabattre sur Eric Magnen.

Morvandiau intègre le comité de rédaction, désormais composé de trois personnes, pour sélectionner articles et images, retravailler avec les auteurs et composer le sommaire des différents numéros.

La maquette prend un nouveau tournant : utilisation exclusive de la police Clearface, premier logo “l’œil électrique”, apparition du sous-titre “magazine collectif et interactif”.

Morvandiau décide d’interviewer quelqu’un qu’il ne connaît pas : Frédéric Poincelet fera la couverture du premier numéro diffusé sur tout le territoire. En recevant le relevé des ventes de ce numéro, Kate Fletcher exulte. Pas pour longtemps : en consultant le tableau, elle a confondu le nombre d’exemplaires vendus avec les bénéfices. Contrairement à sa première impression, les ventes sont catastrophiques. Par chance, l’imprimeur (qui avait de toute façon salopé le boulot) fait faillite. Ceci permet à l’association de ne pas payer le numéro – et par conséquent d’éviter de couler.

C’est une époque héroïque, quasi mythique : les membres les plus actifs de l’association vivent, mangent, boivent et dorment l’œil électrique. Le magazine est littéralement conçu et réalisé à la maison, le salon est rempli de magazines, de quelques bénévoles et d’un salarié. Lorsque les magazines sont livrés, ces forcenés montent des milliers d’exemplaires sur quatre étages avant de les faire redescendre après les avoir mis sous enveloppes, tamponnées et classées par départements.


1999 : Malgré la précarité financière, les numéros se succèdent à un rythme plus ou moins régulier. L’association se développe : les collaborateurs sont plus nombreux et les réunions sont enthousiasmantes. Quelques superbes rencontres : Moustic (après Benoît Delépine), Placid, Théodore Monod… De beaux voyages au Vietnam, en Inde ou au Liban… Et des thématiques subtiles : la folie, le sexe…

Au mois de mai, Arno Guillou et Lionel Boscher ont le cœur brisé. Après avoir interviewé Daniel Mermet – dont ils admirent le travail – ce dernier leur conseille respectivement d’arrêter le journalisme et la photographie. Dans sa naïveté “toute provinciale”, notre fine équipe commence à découvrir le côté obscur des gentils qui-luttent-contre-les-méchants-capitalistes.

Malgré tout, les informations de l’œil électrique sont toujours à la pointe du journalisme d’investigation.

De nouveaux membres historiques de l’équipe arrivent : Katell Chantreau, David Balicki, Achraf Reda… Guillaume Lagrée, présent depuis le premier numéro, participe pour la dernière fois, avant de rejoindre la fonction publique.


2000 : C’est le début d’une collaboration peu fructueuse avec une régie publicitaire (Médias et Supports) : quelques pages sont vendues bon an mal an, mais deux couvertures (l’une sur la mort, l’autre sur les toilettes) vont rapidement décourager les commerciaux. Au fil des ans, l’incapacité de l’œil électrique à concilier son fonctionnement éditorial et la recherche de financements par la publicité ne fera que se confirmer.

De nouveaux membres importants de l’équipe arrivent et impulsent une nouvelle dynamique : Muriel Bernardin, Abdessamed Sahali, Thomas Sonnefraud…

De nouvelles rencontres mémorables également : René Vautier, Michael Palin, Antoine d’Agata… Toujours des voyages : en Syrie, en Albanie et en Palestine… Et quelques thématiques vendeuses : la censure, la mort, les étrangers…

Nouvelle désillusion quant aux gentils-qui-luttent-contre-les-méchants-capitalistes : l’équipe de Charlie Hebdo, soucieuse de développer ses ventes, organise à Rennes une rencontre avec les lecteurs. Par sa condescendance envers les membres de l’assistance (ses lecteurs, donc), Philippe Val, le rédacteur en chef, arrive en deux heures à perdre tout le crédit dont il jouissait encore parmi certains des membres de l’équipe.

Dans le même temps, de vrais échanges se déroulent avec d’autres structures associatives : le journal satirique La Vache Folle, la revue Quasimodo à Montpellier, la Fanzinothèque à Poitiers…

Le magazine invite également (en partenariat avec le Ciné-TNB de Rennes) les télés associatives Zaléa TV, Vidéorème et Sans Canal Fixe, ainsi que René Vautier (le cinéaste le plus censuré de France) : organisée autour de la thématique de la (re)prise en main critique et citoyenne du petit écran, la soirée “Prenons l’antenne” participe à l’émergence de structures audiovisuelles associatives. Un combat encore loin d’être gagné, mais il faudra bien un jour qu’une démarche non marchande ait sa place à la télévision.

Deux postes emploi-jeune supplémentaires sont créés : Kate Fletcher et Morvandiau rejoignent Arno Guillou pour constituer la force de travail salariée de l’œil électrique.

La fin de l’année est mouvementée au sein de l’association : engueulades, prises de chou, âmes et egos blessés. Des divergences de point de vue sur la notion de “collectif” sont au cœur du débat. De réunions en réunions, l’organisation du magazine prend une nouvelle forme : apparition de responsables spécifiques et des comités de lecture pour chaque rubrique, possibilité de proposer la création et la prise en charge de nouvelles rubriques.

Pour l’œil électrique aussi, c’est le baby boom de l’an 2000, avec l’arrivée des premiers bébés électriques.



2001 : L’année commence mal : Thomas Sonnefraud décède le 1er janvier dans un accident de voiture.


Toujours des interviews mémorables : Willem, Jane-Evelyn Atwood, Jean Hatzfeld, Jacques Rossi, Alain Guiraudie… Encore des voyages de rêve : Finlande, Bénin, Mongolie… Et encore et toujours des thématiques de choix : la prison, l’alcool…

Les nouveaux collaborateurs à s’impliquer quotidiennement dans la structure se font plus rares : Patrice Normand, Anne-Sophie Boivin et Sophie Rétif pour cette année. Pour autant, le nombre de personnes participant à chaque numéro augmente régulièrement : ce sont désormais environ 30 à 40 personnes qui réalisent chaque édition. La gestion du nombre de propositions reçues est à ce titre de plus en plus complexe. Certaines personnes ne reçoivent jamais de réponse, faute de temps. L’un des salariés sera désormais chargé de faire en sorte que chaque proposition soit correctement acheminée et suivie. Malgré cela, et jusqu’à la fin de l’histoire, quelques rares propositions passeront malheureusement au travers.


Les activités de l’association se diversifient. Les éditions électriques sortent leur premier livre (Tout est politique, rétrospective du dessinateur Willem), coordonné par Morvandiau et Kate Fletcher.

Naît également le projet “Antenne”. Sa finalité est de travailler avec d’autres personnes que celles qui connaissent déjà le magazine (elles-mêmes souvent issues de catégories sociales relativement privilégiées), par le biais d’ateliers d’édition, afin de les accompagner dans une démarche de prise de parole. Un projet à long terme commence à la prison des femmes de Rennes : avec l’aide des intervenants des éditions, les détenues créent leur propre journal : Le Troisième œil.


Morvandiau quitte son poste salarié ainsi que le comité de rédaction pour poursuivre sa “carrière” de dessinateur. Une fête surprise organisée pour célébrer cet événement : un magnifique œil d’or lui est remis à cette occasion, ainsi que des figurines représentant différents membres de l’équipe.

Il est remplacé au pied levé par Marina Le Guennec, une jeune Bretonne excentrique déguisée en Jeanne Mas. Grâce au minutieux travail de réseau de cette dernière, les éditions électriques disposeront pour la première fois d’un bureau, loué par Le Jardin Moderne, à Rennes.

Kate Fletcher quitte également son emploi salarié pour se consacrer à la maternité : Ivan Péault – un jeune Vendéen propre sur lui déguisé en catalogue La Redoute – la remplacera et deviendra le partenaire indéfectible de Marina Le Guennec, au sein d’un couple professionnel idéal.


Au niveau du magazine, une certaine routine commence à s’installer – corollaire de la “professionnalisation” ? Pour lutter contre ce ronronnement de manière efficace, cohérente et réfléchie, un brainstorming éditorial de haute volée aboutit au lancement de la série des nus : dans chaque numéro, un membre de l’équipe apparaîtra désormais entièrement nu ! Ces images seront ensuite compilées pour réaliser de lucratifs calendriers.



2002 :

Les interviews marquantes se poursuivent : Agnès Varda, Pierre Carles… Les voyages aussi : Pérou, Haïti…

D’autres personnes interviewées font moins forte impression : Fabrice Neaud et Yamina Benguigui, chacun dans son style, viennent rejoindre Mermet et Val dans notre petit anti-panthéon personnel.


L’œil électrique a cinq ans. C’est l’occasion de faire un petit bilan interne, subjectif et à forte tendance auto-congratulatoire. Au cours de ces années, l’œil électrique a instauré un rapport inédit avec son lectorat : les lecteurs ne sont pas considérés comme de simples consommateurs, mais comme des acteurs potentiels du magazine qui peuvent participer à sa réalisation. L’œil électrique a toujours refusé la poursuite stérile de “l’actualité” en n’interviewant par exemple jamais d’artistes en période de promotion. Il a également proposé des rubriques éditoriales originales et pertinentes : “c’est beau la vie” (mise en bouche thématique et décalée), “4 livres hors saison” (re-découverte de livres hors actualité), “un mot de trop” (création graphique à figure imposée), ou “action !” (découverte et implication potentielle dans une association ou une ONG)…

Du point de vue “interne”, les éditions électriques ont également développé un fonctionnement unique, basé sur le travail collectif et l’échange d’idées et de compétences – le tout dans un cadre très majoritairement bénévole. Plus de 400 personnes en tout ont déjà participé à l’aventure.


Pourtant, la routine évoquée plus haut s’est bien installée : les réunions de rédaction ne sont plus très folichonnes et l’équipe, bien en place, a du mal à s’enrichir de nouveaux arrivants.

Pour casser cette impression de routine, faire évoluer le magazine et, accessoirement, multiplier les ventes par dix, l’équipe décide de faire une pause en milieu d’année. Le numéro 25 sort en septembre : la maquette et le format ont évolué, le nouveau logo “œ” remplace l’ancien titre.


Les salariés emménagent dans un nouveau bureau : loué par la ville de Rennes à un tarif défiant toute concurrence, il se situe beaucoup plus stratégiquement à proximité immédiate de la gare. La dynamique de l’association en est renforcée : les bénévoles qui n’habitent pas trop loin peuvent beaucoup plus facilement passer au local.



2003 : Stéphane Corcoral décide de quitter l’association car il est fatigué et il a pris 10 kilos. Ivan Péault quitte également l’association. Pour une raison obscure, il préfère aller vivre à Niort avec son grand amour. Une fête surprise est là aussi organisée pour célébrer cet événement : un mystérieux groupe d’individus masqués le kidnappe pour le forcer à écouter une vieille chanson de Jean-Jacques Goldman. Profondément traumatisé, il est remplacé par Anne-Sophie Boivin, ex-stagiaire devenue responsable de la rubrique photo du magazine : un exemple éclatant de l’ascenseur social que constitue l’œil électrique – une progression qui ne doit par ailleurs rien à son physique de top model.

Katell Chantreau part vivre en Amérique du Sud : le magazine perd son indispensable et talentueuse responsable de rubrique voyage, et accessoirement la seule bretonophone de l’équipe (personne n’est parfait).

Les adhérents se réunissent à plusieurs reprises pour envisager les différentes options qui se présentent à l’association : continuer le magazine, tout arrêter, ou repartir sur de nouvelles aventures. Par chance pour la France et le monde, c’est la troisième option qui est choisie : les éditions électriques deviennent “l’œil électrique éditions”, un “collectif d’édition et d’action”, où chacun pourra travailler et s’épanouir dans une ambiance conviviale. Mais c’est quoi, un “collectif d’édition et d’action” ? La réponse se trouve dans l’encart inséré en page centrale.

Certains piliers des éditions électriques ancienne formule choisissent de se consacrer à des projets plus personnels : les frères Guillou décident de se concentrer sur Callahan’s Bullitt, leur excellent groupe, Eric Magnen et Abdessamed Sahali vont faire des livres sur le cinéma, Arnaud Rupin va réaliser le nouveau site Web de Steve Coleman.


Mais avant tout, il s’agit d’arrêter le magazine proprement. Il est donc décidé de cesser la publication avec le numéro 32, prévu courant 2004. Interruption prématurée ou bienvenue ? A chacun d’en décider.

En attendant, l’équipe, dynamisée par la fringante Muriel Bernardin, a l’énergie de produire un très beau numéro 28 autour de la thématique de l’Algérie, puis un péchu numéro 30, titré “créer pour résister”… un mini épitaphe déguisé ?

Le numéro 31 annonce en couverture la fin programmée du magazine.


2004 : La mutation de la structure se poursuit. Le nouveau collectif planche efficacement à la réorganisation et aux nouveaux projets. Arno Guillou est sur le point de quitter son poste après 5 ans de bons et loyaux services. Des entretiens d’embauche impitoyables sont menés pour trouver un remplaçant à la hauteur. Dans le même temps, l’équipe de l’œil électrique produit un ultime effort, que vous tenez entre les mains.



(1) “C’est de la branlette” signifiera ensuite dans de nombreuses réunions de rédaction que le sujet est jugé comme étant trop intellectuel par Stéphane Corcoral. Ce qui plongera souvent de nombreux collaborateurs dans des abîmes de perplexité.