Par Arno Guillou, Lionel Boscher. Photographe issu du (défunt) collectif Famille Nombreuse, Matthieu Belin a récemment achevé un sujet sur un camp de réfugiés Tibétains. Parti en Novembre 1998, il en revient trois mois plus tard avec des clichés d'une esthétique rare... au service de son engagement.
Lorsqu'il nous reçoit dans les locaux du collectif, en plein Paris, nous découvrons un personnage extrêmement calme et réfléchi, pour ne pas dire totalement zen, sentiment qui se confirmera au long de l'interview, et sera accentué par la diffusion, dans la pièce voisine, de Paris-Texas de Ry Cooder...
Pourquoi as-tu décidé de partir dans un camp de réfugiés tibétains ?
Je voulais faire quelque chose sur le Tibet. Je suis moi-même bouddhiste... Mais bon, je n'avais pas trop d'idées... Partir au Tibet, c'était difficile... Et puis surtout, j'étais sur la fin d'un autre travail, sur les toxicos, un gros boulot qui m'a pris deux ans : j'étais resté trois mois dans des centres de cure de désintoxication, en 1995, puis le temps de publier et exposer le reportage... J'avais tout fait : la mise en page, les photos, l'édition... Mais bon, c'était une bonne formation...
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