Par Mathieu Renard.
Photos : David Balicki.

Philippe Val est rédacteur en chef de Charlie Hebdo, hebdomadaire politique très à gauche comme on dit. Journaliste déterminé, chroniqueur radio sur un service public qu'il affectionne, écrivain et compositeur, le combat qu'il mène depuis trente ans pour une réflexion et une action politique humaniste et engagée en fait un homme au parcours précieux. Ecologiste convaincu et lettré convaincant, son discours oscille entre coups de gueule et doutes au service d'une réflexion sans concession sur notre société. Entouré de dessinateurs intellectuels et autres journalistes bons vivants, Philippe Val emmène chaque semaine le remorqueur Charlie en haute mer. Pour appréhender le monde et dégobiller nos idées préconçues. Interview multi-directionnelle pour adeptes de politique poétique.

Tu utilises souvent le terme d'écologie politique dans tes éditos ou chroniques radio. Qu'entends-tu par ce terme ?
Faire de la politique, c'est décider de consacrer son activité au bien commun, enfin c'est ma vision de la politique, or le bien commun passe par la prise en compte du long terme et dans ce long terme, il y a des choses qui sont le fruit de décisions politiques (politique industrielle, politique économique en général) qui mettent en danger le bien commun. Donc pour moi, un homme politique qui n'est pas écologiste aujourd'hui, c'est un peu un assassin quoi. Cette prise en compte du rapport de l'homme avec son milieu dans les décisions politiques est quelque chose de tout à fait essentiel : l'écologie doit être politique et à mon sens, elle est aussi condamnée à penser le collectif, et penser le collectif, grosso modo, c'est quand même être de gauche, voilà. Penser le collectif et le long terme, pour moi c'est ça la gauche. Il y a bien d'autres définitions de la gauche, mais voilà...