Tony Papin : Scotch & Penicillin L’aventure intimiste de S&P commence officiellement le 25 octobre 1995. Tiré à dix exemplaires et distribué à des proches, le petit quatre pages photocopié de Scotch & Penicillin inaugure une chronique autobiographique écrite et dessinée par notre auteur et héros. Décembre 1996, le numéro 10 est né. Quatre ans plus tard, l’association les Taupes de l’espace décide d’offrir dans un petit mais luxueux bouquin, le recueil des dix premiers épisodes de cette introspection très originale. On constate d’abord l’incontestable talent de dessinateur de Tony Papin : un trait fin et sensible, un coup de crayon sobre et sûr. Paysages, portraits de groupes de musique, jouets et plats cuisinés espagnols forment un cocktail poétique et pince-sans-rire sur les éléments de sa vie extra-ordinaire. Sorte de journal de bord, S&P raconte des chanteurs croisés à la supérette, des histoires d’enfance marquantes sous couvert d’événements anodins. Mêlant planches de BD et textes accompagnés d’illustrations aussi bien que croquis et petites annotations, les pensées de Tony Papin vagabondent de souvenirs de Maternelle en considérations amoureuses ou scientifiques aussi loufoques que véridiques et crédibles. Si l’ensemble est souvent poilant, il n’en reste pas moins qu’émane de ce recueil une sorte de douce tristesse ironique. Le travail de Tony Papin se frotte aux frontières de l’art contemporain, de l’écriture et de la bande dessinée pour mitonner à coup de stylo Rotring des histoires qui ne renient ni le formica, ni la poésie. Quelques pages fragiles et artistiques dans ce monde de stock options ne sauraient être ignorées. |