John King : La meute Dans son nouveau roman, John King dresse un tableau assez peu reluisant de la société anglaise avec en toile de fond la violence et les inégalités sociales qui y sévissent. Son livre n’a en effet rien d’un papier vantant la qualité de vie en Grande Bretagne ! Les chiens qui forment La meute sont cinq jeunes Londoniens ayant grandi ensemble dans un des quartiers pauvres de la ville. Maintenant, ils travaillent ; alors ils noient leur ennui dans des pintes de bière qu’ils ingurgitent à une vitesse folle, certains week-ends, tôt le matin, pour commencer leur journée bon pied, bon œil. Ils passent aussi pas mal de temps au stade, où la baston les intéresse tout autant que les matches qui s’y déroulent. Cependant, pour la nouvelle année, ils décident de casser leur routine en formant leur propre division, la division Q. Chaque membre de la meute devient alors un club, et pour éviter la relégation il lui faut marquer des buts. Pour ce faire, c’est très simple, à chaque fois que l’un d’entre eux passe à l’acte avec une personne du sexe opposé, il gagne des points. Compétition sexuelle vaine et futile, reflet d’une époque et d’une société : le livre est à la fois une satire sociale dans ce qu’elle peut avoir de plus drôle, mais aussi une critique acerbe du système anglais, marqué au fer rouge par le passage de la Thatcher. C’est par ailleurs de façon subtile que l’auteur aborde les abus de l’ultra libéralisme, en grande partie par la bouche même de ses personnages. Etrangement c’est Mango, le seul capitaliste de la bande, qui nous dégoûte le plus du système qu’il apprécie. Un vrai chef d’œuvre d’humour noir. |