Jimi Tenor : Out of Nowhere Jimi Tenor n'a assurément pas inventé l'eau tiède : la plupart des morceaux qui composent Out of Nowhere semblent tout droit sortis d'albums et de BO des années 60/70 - entre les ambiances orchestrales façon Lalo Schifrin et le funk psychédélique en provenance directe de chez Curtis Mayfield, Tenor n'hésite pas à piller le patrimoine (hollywoodien notamment) qui semble avoir bercé son enfance. Par contre, s'il ne révolutionne rien, c'est un compositeur subtil qui procède à une sorte de juxtaposition-patchwork de pièces musicales au puissant pouvoir évocateur : on se retrouve ainsi successivement à bord d'une galère romaine avec Charlton Heston, dans un vaisseau spatial en carton-pâte, au milieu des rues de San Francisco ou sur la Planète des singes… l'air de rien, au fil de ses orchestrations malines, Tenor nous trimbale avec talent dans un bric-à-brac sonore a priori assez improbable. Mais cette incohérence de surface se transforme vite en un enivrant voyage multidimensionnel dans l'espace et le temps. Marc Babaud.
|