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L'Oeil électrique #21 |

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Laurent Martin : Le Canard Enchaîné, ou les fortunes de la vertu, histoire d’un journal satirique 1915-2000
Flammarion, 725 pages, 149 francs

Le livre de Laurent Martin, historien de son état, est une mine d'informations sur le journal satirique, de ses débuts en pleine Grande Guerre à nos jours (bien que ces dernières années, toujours un peu d'actualité, soient moins traitées par l'historien). Les objectifs de Maurice Maréchal, lorsqu'il fonda le journal en 1915, furent de lutter par l'humour et l'ironie contre le "bourrage de crâne" et la censure, mais aussi de promouvoir la paix et l'entente entre les peuples. Maréchal eut la volonté de continuer à défendre ces idées après la guerre, d'installer son journal dans la durée. Seule l'Occupation allemande (1940) obligea l'hebdo à cesser sa parution qui reprit en 1944, après l'éviction de quelques uns de ses membres, qui avaient collaboré avec les nazis.
Dans cet ouvrage, Charles de Gaulle est aussi évoqué. Sous sa présidence en effet, le Canard vit son tirage fortement augmenter (le journal étant l'un des rares à être indépendant du pouvoir, il attira de ce fait un lectorat de plus en plus nombreux). C'est à la même époque (les années 60) que le Canard, sous l'impulsion de Jean Clémentin, devint un journal d'investigation, révélant des centaines d'affaires : magouilles immobilières, financement illégal des partis politiques, etc.
L'ouvrage nous donne également une vision interne du Canard : les différentes équipes, les précautions prises par les journalistes pour protéger leurs sources (rappelons que Marcellin, Ministre de l'Intérieur de Pompidou mit sur écoute les locaux du journal, mais la manœuvre fut repérée et échoua), l'autonomie financière de l'hebdo qui est possédé par ses membres. Grâce à Laurent Martin, on apprend par exemple que le Canard publia une seule et unique publicité, dans les années 30.
Bref, le Canard est déplumé dans ce livre : idéal pour savoir comment un journal satirique et "rebelle" peut être en même temps une institution.