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L'Oeil électrique #27 |

> C’EST BEAU LA VIE
+ Les voyages forment la jeunesse

> PORTRAITS
+ Kawai Kenji, musicien animé

> SOCIÉTÉ
+ Rony Brauman : L’Ethiopie, Arendt et moi
+ Yves Winkin vole au-dessus d'un nid de chercheurs

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+ Serge Rezvani,­ artiste pluridisciplinaire ­

> VOYAGE
+ Madagascar: de retour à antananarivo
+ Thaïlande : militantes à yadfon

> PHOTO
+ Song Chao, photographies au fond de la Chine

> CINÉMA
+ Fanta Regina Nacro, réalisatrice burkinabée

> NOUVELLE
+ Les sept jours décisifs de la vie de Maxime Padd

> TEXTO
+ Une journée comme les autres

> 4 LIVRES : 4 BANDES DESSINÉES AUTOBIOGRAPHIQUES
+ Olivier Josso : Douce confusion
+ Nakazawa Keiji : Hadashi no Gen
+ Joe Matt : Peep show
+ David Libens : De l’Autre Côté : Recto-Verso #1

> BOUQUINERIE
+ Ikeda Riyoko : La Rose de Versailles
+ François Maspero : Les abeilles et la guêpe
+ Taniguchi Jirô/Sekikawa Natsuo : Quartier lointain, tome 1/ Au temps de Botchan, tome 1
+ Soazig Aaron : Le Non de Klara
+ Martin Winckler : Les Miroirs de la vie – Histoire des séries américaines
+ Frédéric Pajak : Première partie

> NOUVEAUX SONS
+ André Minvielle & Serge Pey : Nous sommes cernés par les cibles
+ Calla : Televise
+ Ernst Reijseger & Franco d’Andrea : I Love You So Much it Hurts
+ Moller Plesset : Rather Drunk than Quantum
+ Spaceways Inc. : Version Soul

> ACTION
+ Lézards politiques

4livres

David Libens : De l’Autre Côté : Recto-Verso #1
2002, L’employé du mois

A raison de deux pages par jour sur un vieil agenda (un recto-verso), David Libens poursuit son autobiographie* comme un travail thérapeutique, psychanalytique. Un agenda de 1994 récupéré sur une poubelle, quasi vierge, où les jours, les semaines défilent ou ont déjà défilé - ce temps déjà passé et anonyme, qui lui permet de relater sa propre histoire. Souvenirs, interprétations, bribes du quotidien se mêlent au fil de l'écriture (narrative et dessinée), comme un journal en direct apportant à chaque journée une réflexion sur les événements vécus ou à vivre. Un dessin jeté, épais, une calligraphie parfois hésitante, raturée ; David Libens s'impose, comme une motivation artificielle, cette double page quotidienne où sont décrites ses préoccupations : la séparation des parents, l'échec scolaire, l'amour naissant, l'amour établi, le désir de raconter par la bande dessinée… Passé et présent s'imbriquent en permanence avec les éternels et inévitables questionnements : "Qu'est-ce qu'on cherche ?" Rien n'est vraiment linéaire, nous sommes dans le domaine de la pensée et de la mémoire. L'écriture quasi automatique, le défi lancé à soi-même de produire chaque jour : il est vital de se raconter. Malgré la forme qui paraît peu assurée avec ses redites, ses corrections, ses repentirs, le double-gaufrier de 6 cases est constant (à une exception près, mais quelle exception !), comme s'il y avait ce besoin de remplir impérativement cet espace prédéfini, cadré pour mieux discerner les problèmes, les mettre sur table et vivre avec. Nombriliste, sûrement ; cependant, cette auto-complaisance révèle un malaise profond, indéfinissable. La douleur est grande et les états dépressifs nombreux, sans que cela empêche les moments de bonheur et la mise en perspective des événements. David Libens, auteur essentiellement autobiographique, construit une œuvre complexe - par la densité des épisodes relatés - et simple par son désir , humain, de vouloir comprendre et accepter.

* Entamée déjà dans les diverses publications de l'Employé du Moi, notamment avec le fameux Abruxellation - L' Employé du Moi, 19A rue Marconi, 1190 Bruxelles, Belgique