Martin Winckler : Les Miroirs de la vie – Histoire des séries américaines Incontestablement négligée par la critique, la série télé américaine témoigne pourtant d'une grande richesse, dans laquelle le cinéma puise d'ailleurs à l'occasion (ainsi de la récente trilogie de Lucas Belvaux, tentative réussie d'adapter au cinéma le principe du crossover). Cet ouvrage de Martin Winckler propose de poser les bases d'une analyse raisonnée de la production américaine récente. Si le choix de se cantonner aux séries américaines est réducteur, il se justifie par l'existence aux Etats-Unis d'une industrie comparable au cinéma hollywoodien. Ce qui assure à la fois quantité et qualité. S'il y a bien sûr du déchet, on peut cependant affirmer que les séries réussies ne relèvent pas du hasard ou de l'"accident industriel". Il n'est pas plus déraisonnable d'appliquer la notion d'"auteur" à la série américaine : des créateurs tels que Stephen Bochco (Hill Street Blues, NYPD Blue), Tom Fontana (Homicide, Oz), Dick Wolf (Law & Order et ses séries dérivées) ou David E. Kelley (Picket Fences, Chicago Hope, The Practice, Ally McBeal), au fil des ans et des séries auxquelles ils collaborent, construisent en effet une œuvre cohérente, à la fois par son propos et par sa forme. De la même manière, Michael Crichton, s'il n'est l'homme que d'une série (mais pas la moindre : Urgences), rentre incontestablement dans le cercle fermé des grands créateurs de séries américaines. |