Jean-François Chabas : Les aventures de Kiki Mauro
Thierry Magnier

Kiki brindacier ? Kiki la cocotte ? Kiki impératrice ?
Ben non, Kiki Mauro. Et le premier qui dit que Kiki c'est pas un prénom, il a intérêt à faire gaffe : sa mère elle est policière.
Bienvenue quand même dans la galerie sentimentale de Kiki Mauro : un prénom masculin par chapitre, premier amour fou à quatre ans, les suivants suivent… une ribambelle d'histoires et de rencontres qu'on prend un grand plaisir à lire comme des confidences. De Damien l'ange blond de la maternelle à Josuah le ténébreux, déchu le jour où il n'ose pas sauter du toit du préau, et puis Romuald le transi, qui s'entend dire après quelques tentatives de rapprochement que "t'es moche, t'es con, et t'es pas sympa. Dégage." Parce qu'elle est un peu comme ça, Kiki : verte comme la couverture de ses aventures, verte comme elle parle, verte jeune pousse, même dans ses histoires de grande, plus tard…
Plus tard justement on croise Rémi l'homme marié, le patron du magasin où Kiki vend des montres, et Noël, le bonhomme carré qu'elle suivrait jusqu'aux steppes de l'Asie centrale. D'ailleurs elle le suit et elle en revient, mais triste, tellement triste…
Autant d'aventures entrelacées dans ses histoires de famille, entre les allers et retours de son père, mauvais mari et trop bon amant, fidèlement absent, parfois de retour, qui pourrait bien être le destinataire des histoires de sa fille, tout compte fait.
Kiki Mauro, c'est le premier roman pour adultes d'un auteur habitué à écrire pour les enfants. C'est aussi un des premiers livres pour adultes d'un éditeur habitué à publier pour les enfants. Et ce sont aussi des histoires de fille écrites par un garçon. Autant dire que c'est un drôle de livre et qu'on a bien envie de le relire plus tard pour voir si ça marche encore.