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L'Oeil électrique #4 |

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4livres

Louis-Ferdinand Céline : Casse-pipe
0,

Une claque dans la gueule. Du braoum dans la littérature. Le premier rapper français. Tel est Céline, génie en littérature et salopard en politique.
Ce texte autobiographique, comme presque tous ceux qu'il a écrit, se présente comme la suite de Mort à crédit (1936) qui se terminait par le départ volontaire de Bardamu pour l'armée.
Casse-pipe, publié pour la première fois en 1952, raconte la première nuit en caserne à Rambouillet au 12e Cuirassiers, de Louis-Ferdinand dit Céline, 18 ans, le 3 octobre 1912.
Ce texte de Céline est un de ses plus véritablement autobiographiques, en outre, sur sa jeunesse, qu'il a rarement décrite aussi précisément. Reste le style qui magnifie cet épisode qui, sans la magie du verbe célinien, ne nous aurait jamais été connu. Voilà une histoire de cette époque que des historiens naïfs qualifièrent de " Belle ".
De ce sujet minimum, Céline tire une vision apocalyptique, pleine de jurons, de tonnerre, de chevaux, de bêtise et de merde.
Cette chronique déjantée, nocturne, un autre Voyage au bout de la nuit, ne se lit pas. Elle se dévore comme de la barbaque, à pleines dents.
Comme le disent les officiers de cavalerie de Saumur, lorsqu'ils portent un toast :" À nos chevaux, aux escaliers de nos châteaux, à nos femmes et à ceux qui les montent ! "

Guillaume Lagree.

EXTRAIT

" Ah Le Meheu mon arsouille ! Vous me la payerez la plaisanterie ! Toute la farce ! Vous y coupez pas ! Pardon ! Tourniquet ! Je vais vous la rendre la mémoire, mon cœur ! Plein comme une outre ! Voilà le gradé que je supporte ! Vous vous expliquerez au Conseil ! Ils vous comprendront tout de suite ! Ah ! il a perdu la cervelle ! Ah ! Il a plus sa mémoire ! Je vais vous en rajuster une autre ! Extra garantie fin de vos goûts ! Une en peau de vache, vous m'entendez ! Imperméable aux courants d'air ! Saloperie criminelle ! Des souvenirs grands comme ça ! Mais oui !
Il lui montrait les dimensions fantastiques, effrayantes, immenses...
Les hommes de garde ils parlaient plus. Ils s'étaient retassés dans le bas-flanc, avachis les uns dans les autres, écroulés encore un bon coup, sonnés mat par le sommeil.
Y en avait plus que pour le Rancotte et sa fulminance.
"