The Beta Band : The 3 EP’s
, EMI

Comme les Happy Mondays, comme les vieilles musiques folks, The Beta Band fait mal aux lèvres et aux oreilles : on ne peut s'empêcher de siffloter en les écoutant. La musique sereine de cette collection de 3 EP réunis sur un même CD propage une bouffée d'oxygène rarement observée. Les gens modernes se détendent, paraît-il, avec quelques pincées de trip-hop. Face au Beta Band, même le trip-hop paraît bourrin, même Colargol semble être un angoissé rongé par le vice. Le groupe d'adolescents attardés revendique aussi de bien étranges références : entre autres AC/DC, Chuck Berry et Mohammed Ali se côtoient dans la liste de ceux qui ont compté pour ces dérangés de la capsule. D'où la pop groovisante vaguement bruitiste et le folk ahuri qui constituent l'essentiel de ce pseudo-album. Le reste est du pur second degré. Dire qu'il a fallu 4 grands garçons pour faire tout ça ! D'accord, il en faut un pour bidouiller les bruits de jeux vidéo modèle Amstrad, mais tout de même, on n'appelle plus ça un DJ, à ce stade. Quant aux paroles, il faudrait qu'ils articulent davantage pour qu'on comprenne quelque chose, et c'est un pur bonheur. En attendant l'album, le vrai (fin février), de ce merveilleux vide métaphysique, on mettra The Beta Band en boucle en revoyant défiler les images d'un Winnie l'ourson et d'un Casimir jamais (au grand jamais) oubliés.