Add N to X : Avant Hard Des dizaines de synthés analogiques vieux de vingt ans éructent leurs sonorités venues d'ailleurs, soutenues par un jeu de batterie très humain, lui. On se croirait dans un film de série B ou un épisode de Star Trek. La formule est simple : des bases musicales mécaniques et répétitives, et par dessus, les trois membres d'Add N to (X) semblent improviser leurs débordements électroniques au gré de leurs humeurs. Mais ce n'est pas de l'électronique comme on en entend habituellement : on sent que les rythmes ne sont pas aussi carrés, que les boucles ne sont pas parfaites, bref, que la relation homme-machine est en permanence sur la brèche. Add N to (X) pilote ses synthés comme des sortes de vaisseaux d'exploration sonique. C'est particulièrement vrai sur l'enchaînement des morceaux FUYZ et Buckminster Fuller, où on frôle littéralement l'électrochoc : les notes et les bruits jaillissent pour vous transpercer le cerveau de part en part. Même les titres révèlent l'esprit dérangé d'individus qui ont passé trop de temps à regarder des films de SF : Metal Fingers in My Body (une histoire cochonne de relations sexuelles avec un robot), Robot New York, Machine is Bored with Love… Comme si le Jean-Michel Jarre des débuts avait pris un peu trop d'acide. Marc Babaud.
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